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Magazine PROF n°17

 

L'acteur 

Des craies, du café, du sel de déneigement

Article publié le 01 / 04 / 2013.

Montrant un impressionnant trousseau de clés, Geneviève Milicamps sourit : « Voilà le symbole de mon travail ! » Son travail ? Éducatrice-économe au Centre scolaire du Sacré-Cœur, à Jette.

PROF : Quel a été votre parcours ?
Geneviève Milicamps :
Après une formation d’éducatrice spécialisée, j’ai travaillé dans des maisons d’enfants avant d’être engagée comme éducatrice en 1985 dans cette école secondaire bruxelloise. Neuf ans plus tard, le directeur m’a demandé d’y occuper la fonction d’économe (1).

Geneviève Milicamps : « Entre économes, nous échangeons tuyaux et bonnes pratiques. Cela nous permet de nous tenir au courant et de nous entraider dans ce métier où l’on est souvent très seul ».
Geneviève Milicamps : « Entre économes, nous échangeons tuyaux et bonnes pratiques. Cela nous permet de nous tenir au courant et de nous entraider dans ce métier où l’on est souvent très seul ».
© PROF/FWB

En quoi consiste votre travail ?
L’économe est chargé de la gestion financière et matérielle de l’école. Concrètement, je m’occupe de la comptabilité, de la gestion des livres scolaires ; je surveille l’état du matériel, de l’équipement, des locaux et des bâtiments ; je prépare des dossiers d’achat de matériel et d’équipement didactique ; je vérifie les stocks de produits d’entretien et de consommation. Cela va donc de l’achat de carburant de chauffage à celui du café pour les distributeurs, en passant par les mouchoirs en papier, le sel de déneigement, les tables et chaises, les craies,…

Le plus gros chapitre, c’est la gestion des repas quotidiens (préparés par une société dans la cuisine de l’école) pour plus de 500 élèves des classes maternelles, primaires et secondaires. Un énorme travail d’encodage de factures… C’est parfois l’occasion de mettre au jour des situations socio-économiques difficiles, d’assurer une aide temporaire à certaines familles.

En outre, j’organise et supervise le travail du personnel ouvrier et d’entretien (six personnes, dont quatre ont pu ainsi réintégrer le circuit du travail). C’est le côté social que j’apprécie aussi dans mon métier.

Vous avez suivi des formations spécifiques ? Des recyclages ?
Au départ, l’ancien directeur m’a informée, puis j’ai suivi pendant un an une formation en comptabilité organisée par l’UCL Mons et des formations organisées par le Secrétariat général de l’Enseignement catholique et par l’ASBL Infodidac pour apprendre à utiliser les nouveaux logiciels comptables.

Ce qui m’aide beaucoup, ce sont de fréquentes réunions d’économes venus d’écoles libres bruxelloises Nous y discutons de sujets divers (des assurances, de la performance énergétique des bâtiments,…) et nous échangeons tuyaux et bonnes pratiques. Ce travail en réseau nous permet de nous tenir au courant et de nous entraider dans ce métier où l’on est souvent très seul.

Votre travail a-t-il évolué au fil des années ?
Quand j’ai commencé, il y aura bientôt vingt ans, la comptabilité était simple : des recettes à percevoir et des dépenses à payer. Au fil des années, gérer cette « grande ASBL » qu’est devenue l’école est de plus en plus lourd et complexe. S’ajoutent plusieurs contrôles, nécessaires, effectués par un réviseur, par le Service de la vérification comptable (Direction générale de l’Enseignement obligatoire) qui vérifie l’utilisation des subventions de fonctionnement.

Quels sont, selon vous, les bons et moins bons côtés de ce métier ?
Il m’oblige à continuer sans cesse à apprendre, à me dépasser. Le revers de la médaille, c’est que l’on se fait dévorer. Les 37 heures de travail hebdomadaire ne suffisent pas et il est rare que je ne passe pas à l’école pendant les vacances, pour vérifier si tout roule. Il m’est arrivé de rêver que je débarquais, chaussée de bottes, armée d’une raclette pour réparer les dégâts d’une des (fréquentes) inondations…

Accepter de tenir les cordons de la bourse de l’école, ce n’était pas renoncer aux contacts avec les élèves?
J’aimais mon métier d’éducatrice, mais j’avais l’impression que je resterais vissée sur ma chaise en 1re secondaire. En juin, le dialogue avec les élèves s’était bien installé ; en septembre, il fallait recommencer avec les nouveaux venus. Les contacts avec les élèves se sont poursuivis sous une autre forme. Ils viennent bavarder avec moi quand je m’occupe des repas chauds à midi ; ils s’attardent, le matin, près de la porte de mon bureau qui leur est toujours ouverte. Et puis, tous les trois ans, j’accompagne une classe en voyage. Cette année, cap sur Malte et la Sicile.

Propos recueillis par
Catherine MOREAU

(1) Depuis 2009, les fonctions de comptable (dans l’enseignement organisé par la Fédération Wallonie-Bruxelles) et d’éducateur-économe (dans l’enseignement subventionné) sont accessibles aux porteurs d’un diplôme du 1er ou du 2e cycle de l’enseignement supérieur à orientation économique, commerciale, comptable et en gestion. http://bit.ly/VmAMIk

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