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Magazine PROF n°18

 

Souvenirs d'école 

Nafissatou Thiam : « Je faisais mes devoirs dans le train »

Article publié le 01 / 06 / 2013.

Étoile montante du pentathlon et de l’heptathlon (1), Nafissatou Thiam a appris à faire cohabiter sport et études depuis l’enfance. Une école de vie.

Nafissatou Thiam : «  En secondaire, je n’aimais pas... la gym : trop de jogging et de step alors que j’y consacrais déjà beaucoup de temps à l’extérieur de l’école ».
Nafissatou Thiam : « En secondaire, je n’aimais pas... la gym : trop de jogging et de step alors que j’y consacrais déjà beaucoup de temps à l’extérieur de l’école ».
© Danièle Denisty

PROF : Quelle fut votre première école ?
Nafissatou Thiam : Après une 1re maternelle à Bruxelles, nous avons déménagé à Rhisnes où j’ai fréquenté l’école communale jusqu’en 6e primaire. J’adorais lire et je déchiffrais lettres et mots avant d’entrer en primaire. Il faut dire que j’ai une grande sœur qui traçait la voie et une maman professeure de français. De cette petite école où tout le monde se connaissait, je ne garde que de bons souvenirs, dont un exposé sur… le renard polaire.

Vous pratiquiez un sport, déjà ?
Ma maman, qui avait fait du cross durant son enfance, a proposé de m’inscrire à l’âge de 7 ans au Sambre et Meuse Athlétique Club, à Namur, où cela m’a plu d’emblée. Elle m’y accompagnait, en train, avec mon petit frère, et a même décidé de se réaffilier au club et de reprendre entrainements et compétitions. Durant les vacances scolaires, je pratiquais différents sports lors de stages de l’Adeps, mais j’exprimais toujours une préférence pour l’athlétisme.

Et en secondaire ?
… le contraste après le cocon des primaires. Poursuivant à l’Athénée François Bovesse après deux années au Lycée de Namur, j’ai choisi l’option sciences : j’aimais la biologie et j’avais envie de ne fermer aucune porte pour une future formation. Beaucoup de cours me plaisaient ; je me souviens notamment du cours d’histoire d’Éric Dricot : il faisait vraiment revivre les époques et les évènements dont il parlait. Par contre, je n’aimais pas... la gym : trop de jogging, trop de step alors que j’y consacrais déjà beaucoup de temps à l’extérieur de l’école. Je rêvais d’y pratiquer le basket ou le rugby. Heureusement, durant les deux dernières années, à la suite d’un accord entre la direction et la Ligue belge francophone d’Athlétisme, j’ai été dispensée de certains cours (2) Comme je ne voulais pas lâcher les cours de mon option, je n’ai pas dû suivre les cours de gym et de religion. Très compréhensif, le préfet a accepté : tant que je réussissais…

Un assouplissement bien nécessaire pour pouvoir combiner sport et études ?
Ah oui ! À cette époque, j’avais quitté le club de Hannut pour m’inscrire au FC de Liège. Durant ces années, je faisais mes travaux scolaires dans le train. Pas toujours facile à gérer cette « double vie » : la matière de math devenait plus complexe, j’avais sept périodes de sciences par semaine et je peinais un peu en physique, mais j’ai fini par décrocher mon CESS sans avoir redoublé une année.

Pourquoi avoir choisi l’ergothérapie dans l’enseignement supérieur?
Je ne savais pas que choisir au sortir des secondaires. L’agronomie, à Gembloux, m’intéressait, mais c’était difficilement compatible avec les entrainements à Liège. J’ai donc opté pour l’ergothérapie à la Haute École de la Province de Liège. L’idée de travailler avec des personnes accidentées, de les voir évoluer me plaisait, mais je ne suis pas très sûre de mon choix et ce n’est pas facile de combiner vie sportive et des études de plus haut niveau. Cependant, je tiens à décrocher un diplôme pour le cas où une blessure viendrait interrompre ma carrière sportive.


Pouvez-vous bénéficier de facilités durant cette année dans le supérieur ?
Mon statut de sportive de haut niveau m’a ouvert la possibilité d’étaler le 1er bac sur deux ans ; cela me permet d’être disponible durant les après-midis. Mais cela va devenir de plus en plus difficile d’assister aux cours pratiques et de faire les stages. Pour assister au championnat d’Europe en salle à Göteborg en mars (ma première épreuve en catégorie seniors), j’ai dû manquer les cours pendant une semaine. Si c’est nécessaire, la Ligue francophone d’Athlétisme me paie des cours particuliers.

Votre objectif ?
Mon objectif principal, cet été, ce sont les championnats d'Europe Junior qui auront lieu en juillet à Rieti (Italie). Pour y participer, je devais obtenir plus de 6000 points en heptathlon. Gagné : j’en ai totalisé 6021, en avril, au 6e Meeting d’Afrique des épreuves combinées, à l’Ile Maurice. J'espère pouvoir aussi participer aux championnats du monde senior en extérieur, à Moscou, en aout. À l’horizon 2016 : peut-être les Jeux Olympiques de Rio. Bref, atteindre le plus haut niveau possible en athlétisme. Vivre sa passion, n’est ce pas le mieux que l’on puisse rêver ?

Propos recueillis par
Catherine MOREAU

(1) Le pentathlon féminin réunit des épreuves de saut en hauteur, en longueur, de lancer du poids, de 60 m haies et de 800 m. L’heptathlon regroupe le 100 m haies, les sauts en hauteur et en longueur, le 200 et le 800 m, le lancer du poids et du javelot. Nafissatou Thiam a battu le record du monde junior en pentathlon le 3 février à Gand mais ce record n’a pas été homologué en raison d’une erreur technique indépendante de sa volonté (un contrôle antidopage réalisé en dehors des délais requis).
(2) Art 58, §7 de l’arrêté royal relatif à l’organisation de l’enseignement secondaire. http://bit.ly/10MWd6v

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