Magazine PROF n°25
Dossier Neurosciences et éducation : un dialogue en construction
L’erreur est d’abord une information
Article publié le 01 / 04 / 2015.
Tout apprentissage comporte une phase de déstabilisation, « qui est une période de vulnérabilité pour l’élève durant laquelle il est vital de pouvoir l’accompagner », explique Daniel Favre dans une conférence qui établit le lien avec sa théorie des motivations (1).
Avant de rencontrer un problème à résoudre, l’apprenant, en terrain connu, se sent en sécurité. La rencontre avec le problème le confronte à lʼinconnu, à la difficulté, et le place donc en état de vulnérabilité plus ou moins importante dans sa « motivation de sécurisation » (lire « Il n'y a pas de cognition sans émotion »).
La résolution du problème procure une satisfaction liée à la « motivation d’innovation ». Comme l’élève peut à juste titre s’en attribuer le mérite, il abordera un nouveau problème avec confiance.
« Durant cette période de vulnérabilité, explique Daniel Favre, il faudrait ne pas être dans la logique du contrôle mais dans la logique de régulation. C’est-à-dire faire en sorte que soit partagée la conception de l’erreur comme étant une information intéressante dont la prise en compte est nécessaire pour apprendre. Là il faudrait bien vérifier que l’on partage avec les élèves la même conception. Et vérifier avec les élèves que la logique de contrôle tombe dans une période où de nouveau les connaissances se re-stabilisent.
« Le problème et le drame est d’aller mettre des contrôles dans la période de vulnérabilité, quand l’élève ne peut pas ne pas faire d’erreur. Si à ce moment-là on associe l’erreur à quelque chose de mal, et qu’on distingue repère les élèves entre bons et mauvais élèves, on va entretenir quelque chose qui fait que les élèves risquent fort de se démotiver pour l’apprentissage... »
(1) Que l’on peut écouter (ou télécharger) via http://bit.ly/1EXm4ze
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