logo infos coronavirus
logo infos Ukraine
logo du site Mon Espace
logo du pacte d'excellence
logo FAQ+
logo des annuaires scolaires
logo espace enseignant
logo des communiques de presse
logo du magazine PROF
 

Magazine PROF n°28

 

L'info 

Les évaluations externes en 10 questions

Article publié le 01 / 12 / 2015.

Depuis quand existent les évaluations externes organisées par la Fédération Wallonie-Bruxelles ? Quels sont leurs objectifs? Qui les élabore ? Y en a-t-il ailleurs ? Dix réponses pour mieux comprendre.

1. Certificatives ou non certificatives ?

Les évaluations externes certificatives (ÉEC) et non certificatives (ÉENC), obligatoires, testent tous les élèves en Fédération Wallonie-Bruxelles, à un certain niveau de leur scolarité, sur la base d’une épreuve identique. Les résultats aux ÉEC débouchent sur l’octroi (ou non) d’un certificat ; ceux des ÉENC n’entrent en ligne de compte ni dans le bulletin, ni dans le dossier de l’élève.

2. Quand les a-t-on créées ?

Le projet remonte au début des années ‘90. Dominique Lafontaine, directrice du service Analyse des systèmes et des pratiques d’enseignement, à l’Université de Liège (1), le rappelle : le Rapport sur l’état du système éducatif, rédigé en 1991 par des experts de l’Organisation de coopération et de développement économiques, a montré, dans le système éducatif en Belgique francophone, un taux d’échecs important et une disparité de réussite selon l’école fréquentée.

Mme Lafontaine souligne aussi que ces évaluations externes vont de pair avec la définition et la mise en place, en référence au  Décret Missions (1997), de référentiels communs : socles de compétences et compétences terminales. « Il est devenu pleinement légitime et plus aisé, sur le plan pratique, de mettre en place un dispositif destiné à vérifier dans quelle mesure les élèves atteignent les niveaux de compétences au moment voulu ».

Les premières ÉENC, en 1994-95, ont testé les compétences en français et en maths d’élèves de 5primaire. Puis le dispositif s’est étendu à davantage de disciplines et d’années d’études.

Les ÉEC sont apparues plus tard. Celle menant au CEB est devenue obligatoire en 2009. Elle a peu à peu pris la place des épreuves organisées dès les années ‘20 par les réseaux d’enseignement (interdiocésains dans le réseau libre catholique, cantonaux dans l’officiel subventionné).

3. Avec quels objectifs ?

Les objectifs des ÉEC et ÉENC sont distincts. Dominique Lafontaine : « Les ÉENC, formatives et diagnostiques, ont été mises en place pour sortir les enseignants de leur isolement, en leur fournissant les résultats d’un échantillon représentatif auquel comparer les performances de leur classe ». Ils peuvent ainsi évaluer le résultat de leur action, pour l’améliorer, et modifier leurs pratiques si nécessaire.

Les ÉEC ont une fonction de pilotage  à l’échelle du système éducatif : elles informent sur le niveau atteint par rapport au niveau défini et attendu. Elles visent  aussi plus d’équité en fixant un même niveau d’exigence pour tous les élèves, quels que soient le réseau ou l’école fréquentée.

4. Qui les élabore ?

Chaque épreuve est élaborée par un groupe de travail extérieur à l’école, composé d’enseignants, de conseillers pédagogiques de tous les réseaux, d’inspecteurs et de membres du Service général du Pilotage du Système éducatif. À ces partenaires s’ajoute (pour les ÉENC uniquement) une équipe de chercheurs universitaires. Tous sont tenus au secret professionnel.

5. Quel est le rôle des enseignants ? Des directeurs ? Des inspecteurs ?

Ce sont les directeurs qui sont responsables des consignes de passation et du respect des modalités d’organisation des épreuves. Le jour prévu, chaque enseignant concerné donne des consignes aux élèves de sa classe, leur fait passer l’épreuve. Il les corrigera ensuite à l’aide d’un guide de correction standardisé.

Pour l’épreuve du CEB, la formule est différente : l’inspecteur, responsable du respect des consignes et des modalités d’organisation des corrections dans les écoles qu’il supervise, réunit des enseignants. Il leur remet des questionnaires d’élèves d’autres écoles. Et un enseignant corrige une même question pour toutes les épreuves.

6. Comment les résultats sont-ils traités, puis communiqués ?

Les enseignants (ou le secrétariat de l’école) encodent les résultats des ÉEC dans une grille d’analyse transmise ensuite à la Direction des évaluations externes, qui fait partie du Service général du Pilotage du Système éducatif.

Pour les ÉENC, la procédure est différente. Les données d’un échantillon représentatif d’élèves de chacune des années d’études sont collectées par la Direction des évaluations externes et analysées ensuite par les chercheurs universitaires. Puis, avec les membres du groupe de travail, ces chercheurs présentent les résultats de cet échantillon, rendus anonymes, dans un document (Résultats et commentaires) envoyé à toutes les écoles. Chaque enseignant peut ainsi comparer les résultats de sa classe à la moyenne de l’échantillon (pour le score global à l’épreuve ou pour certaines compétences ou questions particulières). Il peut aussi les comparer avec ceux de classes ayant un profil proche de la sienne (par exemple des classes d’écoles à encadrement différencié…).

La Direction des évaluations externes présente une synthèse des résultats à la Commission de pilotage, qui peut adresser au Gouvernement des recommandations susceptibles d’améliorer les résultats.

7. Une école peut-elle communiquer à l’extérieur les résultats de ses élèves ?

Non, il n’est pas permis de faire ainsi de la publicité et/ou d’attiser la concurrence entre établissements. Enseignants, chefs d’établissement, inspecteurs, personnel paramédical… qui connaissent les résultats des élèves ou des écoles sont tenus au respect du secret professionnel et peuvent être poursuivis pénalement en cas d’infraction. Les résultats de la classe ou d’un enfant particulier peuvent être communiqués aux parents, mais aucune comparaison n’est autorisée avec d’autres enfants, d’autres classes ou d’autres écoles.

8. Quelle suite est donnée aux résultats ?

Pour les ÉENC, un outil a été créé pour aller au-delà du constat : ce sont les Pistes didactiques, ensemble d’activités concrètes et/ou démarches d’apprentissages à exploiter en classe pour travailler les apprentissages pour lesquels des difficultés sont constatées. Comme les Résultats et commentaires, ce document est transmis aux enseignants dans chaque école et est accessible sur http://www.enseignement.be.

9. Et les fuites ?

Pour éviter les fuites sur les réseaux sociaux qui avaient perturbé des épreuves en juin 2015, une Commission parlementaire spéciale a été chargée d’analyser le processus de production et de distribution des épreuves externes, et de proposer des modifications. Parmi les trente propositions : des « épreuves bis » à envoyer de manière numérique quelques heures avant l’épreuve en cas de fuites, de nouveaux modes et règles de distribution et d’emballage des épreuves… Des pistes que la ministre de l’Éducation a déjà annoncées.

10. Cela se passe ailleurs ?

Une étude le montre (2) : la plupart des pays européens ont mis en place des tests nationaux. Mais les objectifs, l’organisation et l’utilisation des résultats diffèrent de l’un à l’autre. Ainsi, beaucoup les utilisent pour certifier les acquis des élèves et, de plus en plus, pour piloter les écoles et/ou le système éducatif. Peu organisent des tests nationaux à finalité formative (nos ÉENC) pour soutenir l’apprentissage des élèves en classe.

De nombreux pays communiquent aux écoles leurs résultats de tests qui peuvent ensuite être comparés à la moyenne nationale. Et la toute grande majorité utilisent les résultats comme base de l’amélioration des écoles, « sans publication ni prise en compte de ces résultats dans l’évaluation externe des établissements ».

Catherine MOREAU

(1) Ce service contribue à la conception et à la réalisation des évaluations externes non certificatives et participe à des études internationales telles que PISA. http://www.aspe.ulg.ac.be/
(2) Les évaluations standardisées des élèves en Europe: objectifs, organisation et utilisation des résultats, Agence exécutive Éducation, audiovisuel et culture, 2009. http://bit.ly/1X4xiJ7

 

Trois épreuves certificatives annuelles

Les évaluations menant au certificat d’études de base - français, maths, éveil (scientifique, historique et géographique) - auront lieu du 16 au 21 juin 2016 (1).

Celles menant au Certificat d’enseignement du 1er degré se dérouleront du 16 au 21 juin  en français, en mathématiques, en langues modernes et en sciences.

Les épreuves liées au Certificat d’enseignement secondaire supérieur cibleront certaines compétences des classes terminales. En français (16 juin), ce seront la lecture de textes informatifs et la synthèse d’un portefeuille de documents. En histoire (17 juin), les élèves, testés sur la compétence de critique, devront maitriser des savoirs conceptuels et aussi mobiliser des connaissances contextuelles sur la guerre froide en Europe (en particulier la période de 1980 à 1991, de la naissance de Solidarnosc à l’implosion de l’URSS). Cette année, le corpus documentaire ne sera pas accompagné d’une chronologie ni d’un rappel du contexte.

Celle année, les évaluations externes non certificatives ont porté sur l’initiation scientifique (primaire) et sur la formation historique et géographique (3e secondaire). Les Pistes didactiques seront envoyées aux écoles en avril-mai.

(1) Tous les détails dans la circulaire 5384 (http://www.admin.cfwb.be).

Moteur de recherche

La dernière édition

Toutes les éditions

Retrouvez toutes les éditions de PROF.

Tous les dossiers

Retrouvez également tous les dossiers de PROF regroupés en une seule page !