Magazine PROF n°34

Lectures 

Plus de moyens pour les élèves défavorisés, et après ?

Article publié le 01 / 06 / 2017.
Article paru en ligne uniquement.

Durant quatre ans, une équipe du Groupe interdisciplinaire de Recherche sur la Socialisation, l'Éducation et la Formation (UCL) a observé ce que cinq écoles secondaires bruxelloises font des moyens supplémentaires alloués dans le cadre de l’encadrement différencié.

Plus spécifiquement, l’équipe voulait mesurer si les actions mises en œuvre par ces écoles ont changé les pratiques pédagogiques des enseignants, amélioré le climat scolaire perçu par les élèves et leur motivation à apprendre.

Les résultats ? La majorité des actions (visant l’amélioration du climat scolaire, la maitrise du français, le soutien aux élèves en difficulté…) ne concernent pas directement la classe et les pratiques pédagogiques. « Tout se passe comme si les moyens de l’encadrement différencié avaient servi à faire un peu plus de la même chose, mais avec un peu plus d’aisance, c’est-à-dire à garder les mêmes pratiques pédagogiques mais en diminuant le nombre d’élèves par classe ou en mettant en place des remédiations ».

Ces écoles ne se sont pas engagées dans un travail de réflexion critique sur les pratiques pédagogiques en classe. Elles n’ont pas sollicité des aides à l’extérieur sur le plan didactique ou pédagogique, comme le recours à des outils externes, à des formations d’équipe, à la guidance des enseignants.

Du point de vue des élèves, les actions ont permis de faire évoluer favorablement le climat. Mais elles n’ont pas, ou très peu, fait grandir leur engagement, c’est-à-dire le sentiment de compétence et la valeur attribuée aux apprentissages.

C. M.

DESMET L., DUPRIEZ V., GALAND V., Que font les écoles accueillant des élèves défavorisés des moyens supplémentaires qui leur sont alloués ? Cahier de recherche du Girsef n° 108, mars 2017.