Magazine PROF n°3
Tableau de bord
Quel est l’âge du capitaine ?
Article publié le 01 / 09 / 2009.
Les Indicateurs de l’enseignement nous apprennent qu’il y avait en 2007-2008 85 778 enseignants en Communauté française. Ils s’intéressent aussi à l’évolution de leur âge moyen, et mesurent la féminisation du métier.
Trois quarts des enseignants de l’obligatoire ont moins de 50 ans (1). Ils étaient 82 % en 1992. Entre 1992 et 2008, tous réseaux confondus, l’âge moyen est resté de 39 ans dans le fondamental (y compris le maternel) ordinaire et de 41 ans dans le spécialisé. Pour le secondaire ordinaire, il est passé de 41 à 43 ans.
La distribution par âge laisse apparaitre, en 1992, un pic de fréquences d’enseignants âgés de 41 à 46 ans. Ceux de 46 ans étaient les plus nombreux : 3665, contre 2604 en 2008, où l’âge le plus représenté était 49 ans (2683 personnes).
Ce pic visible sur la courbe des âges de 1992 s’explique par les engagements massifs fin ’70 – début ’80. En 2008, la courbe des âges grimpe plus vite, ce qui peut s’expliquer par le remplacement des enseignants qui avaient 40 à 46 ans en 1992, aujourd’hui en fin de carrière.
À propos de fins de carrière, les statistiques indiquent que 89 % des enseignants du fondamental ordinaire optent pour une retraite anticipée entre 55 et 60 ans, contre 83% dans le secondaire ordinaire, et 68 % dans le spécialisé. D’ici 2018, environ 2600 enseignants atteindront 55 ans chaque année (900 du fondamental, 1500 du secondaire et 200 du spécialisé). Les quelque 4200 diplômés des secteurs de l’éducation suffiront-ils à compenser leurs départs anticipés ?
Un mot aussi de la féminisation. En Communauté française, on compte 85,7 % de femmes au fondamental ordinaire, 60,9 % au secondaire ordinaire, et 66,4 % dans le spécialisé. La moyenne européenne est de 87 % au fondamental et 62 au secondaire.
En croisant âge et sexe, on constate que 87 % des enseignants de 22 ans sont des femmes. Sans doute parce qu’elles obtiennent leur diplôme plus jeune, et sûrement parce qu’elles sont largement majoritaires dans le fondamental, pour lequel la formation initiale est plus courte. Les femmes sont 63 % des enseignants de 55 ans, mais seulement 25 % à 65 ans, parce qu’elles optent davantage que les hommes pour les mesures de fin de carrière.
Entre 1992 et 2008, la féminisation du métier a progressé, sauf chez les moins de 25 ans. L’amplification des temps partiels constitue un des facteurs explicatifs. Particulièrement pour le fondamental ordinaire, où on passe de 6566 à 10 330 temps partiels. Maternel compris, ça représente 28,7 % des 36 018 enseignants. Et 89 % de ces temps partiels sont occupés par des femmes, alors qu’elles représentent 84,6 % des temps pleins. Même constat au secondaire ordinaire : 30,7 % de temps partiels, dont 71,3 % de femmes, alors qu’à temps plein, les femmes ne sont « que » 57,5 %.
D. C.
(1) Les Indicateurs de l’enseignement, AGERS, édition 2008, pp. 72 à 75 http://www.enseignement.be/index.php?page=25930
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