Magazine PROF n°38

Dossier Déclaration universelle des Droits de l'Homme : 70 ans

Des affiches, des illustrations, des clips et des claps

Article publié le 06 / 06 / 2018.
Article paru en ligne uniquement.

D’Arlon à La Louvière, de Liège à Bruxelles, professeurs et élèves ont construit des projets variés. Ces deux pages en proposent un florilège.

Stéréotypes sexués, non merci !

« Les filles attendent le prince charmant et ne savent pas jouer au foot ! » Au Centre pédagogique de Vlassendael (Neder-Over-Hembeek), une vingtaine d’élèves de 8 à 10 ans de l’enseignement spécialisé de type 8 (souffrant de troubles des apprentissages) ou 1 (retard mental léger) ont construit un clip vidéo sur les stéréotypes sexués.

« Dans l’article 1 de la Déclaration, nous avons ciblé l’égalité entre filles et garçons, proche de leur vécu, expliquent Catherine Vergison et Eleftheria Koniari, enseignantes. À partir de leurs opinions, nous avons construit les chapitres du clip, mis en scène et filmés avec un photographe professionnel. Nos élèves ont dû argumenter, s’écouter puis, pendant le tournage, respecter des consignes et se détacher du thème pour entrer dans un rôle ».

 

Imagination et solidarité

Eudaimonia : cette ASBL a créé un lieu d’accueil pour six enfants porteurs d'autisme, à Lesve. Elle propose chaque mois des conférences, informations ou ateliers sur ce trouble. C’est au bénéfice de ce projet que David Raes, professeur de religion au Collège de Godinne-Burnot, a proposé à sa classe de 1^re secondaire de réaliser un livre.

« Après avoir expliqué chaque article de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, j’ai demandé aux élèves d’en choisir un et de l’illustrer, en classe, en laissant libre cours à l’imagination : texte, chanson, poème, collage… Une fois imprimé, le livre sera vendu dans les deux sites de l’école ».

 

En quête de dignité

Professeure d’histoire, géographie et communication à l’Institut Cardijn-Lorraine, à Arlon, Marinette Marchal a invité dans sa classe de 5^e des membres du Mouvement des enfants des rues à Guatemala Ciudad (Mojoca). L’association a ouvert ce refuge où tles enfants peuvent rouver une aide, apprendre à lire, à écrire, mais aussi à gérer le mouvement.

S’appuyant sur ce témoignage et sur des dossiers d’Amnesty International, vingt-six élèves ont créé des affiches montrant comment dans différents pays où les droits humains sont bafoués, l’action et la persévérance de quelques-uns permet de rétablir les droits fondamentaux Ces affiches, plastifiées, forment l’exposition La dignité : en quête de ce droit essentiel, qui pourra être prêtée à d’autres écoles.

 

WaHuman, pour l’article 2

Lors de l’animation Reporters pour la démocratie organisée par la Fondation Roi Baudouin, les sept élèves de 5^e sciences sociales de l’Athénée royal de Herstal ont interrogé un député fédéral sur son action politique contre les diverses formes de discrimination.

Anne Bauwens, leur professeure de sciences sociales, explique que ce reportage s’ajoutera aux réalisations du groupe, qui s’est baptisé « WaHuman en lutte pour l'application de l'article 2 (contre la discrimination) de la Déclaration » après une animation d’Amnesty International en classe.

Avec l'aide d’Annoncer La Couleur et de Kilfilm, chaque élève a réalisé une affiche et une capsule vidéo représentant une discrimination (basée sur l’appartenance religieuse, de genre…). Les affiches ont été exposées à l’école et dans des lieux culturels à Herstal.
http://www.facebook.com/WaHuman-152202735559176/

 

Les droits de l’homme comme fil conducteur

Professeur de français en 3^e secondaire générale au Lycée Saint-Jacques, à Liège, Laurent Mérenne a choisi la Déclaration comme fil conducteur des activités proposées durant l’année : lecture imposée de livres traitant du thème des injustices, discussion à partir de sujets d’actualité,… Répartis en groupes, les élèves ont construit cinq courtes vidéos à partir d’articles de la Déclaration. « Comme le langage du cinéma est au programme du cours au 2^e degré, cela m’a donné l’occasion de les faire travailler à un projet concret, explique l’enseignant. Ils ont pu s’initier à l’écriture d’un scénario, d’un storyboard, à la mise en scène, au cadrage, au montage… »

 

Dans la peau d’un réfugié

Parmi les projets des écoles primaires et secondaires de La Louvière : celui des élèves de 4^e et 5^e secondaire de l’Institut Provincial de Nursing du Centre. Dans le cadre du cours de philosophie et citoyenneté, ils ont réalisé une fresque géante, joué une petite pièce sur la liberté de circuler et animé un débat à la suite de la diffusion du court métrage La Jungle de La Louvière ⁽¹⁾. « Au préalable, nous avons vu l’historique et les origines de la Déclaration ; les notions de liberté, de justice, les processus de démocratie… en lien avec l’actualité, précise Mohammed Laaboul, qui enseigne ce cours et a porté le projet dans l’école. Ensuite, les élèves ont choisi de creuser la problématique des réfugiés et des demandeurs d’asile ». « Jouer le rôle d’un réfugié sur scène permet de mieux comprendre les flux migratoires que voir un reportage, enchaine Thomas, en 4^e sciences sociales et éducatives. Ces images télévisées nous les présentent comme une invasion de masse sans bien nous expliquer pourquoi les migrants viennent chez nous ».
⁽¹⁾ https://www.antennecentre.tv/www/_quot_r_fugi_s_de_quatre_jours_quot_la_jungle_la_louvi_re_info_magazine_du_7_juin_2017_-88731-999-263.html