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Magazine PROF n°39

 

L'info 

Des journalistes en classe pour les journalistes en herbe

Article publié le 31 / 08 / 2018.

Les classes qui participent au concours Journalistes en herbe bénéficient d’ateliers animés par des journalistes professionnels.

 

 

Alain Vaessen, journaliste à la RTBF, collabore depuis plusieurs années à ce concours de journaux écrits par des élèves de 6e primaire, 1re-2e ou 6e secondaire, et orchestré par la Cellule Culture-Enseignement (1).

PROF : Pourquoi vous rendez-vous dans les classes?
Alain Vaessen : Pour moi, c’est plus que jamais important que les jeunes comprennent les informations et apprennent à juger de leur validité. Quand, dans une classe, je demande quels élèves reçoivent un journal chez eux, je vois rarement plus de deux mains se lever. À la question : « Qui a accès à un journal de temps en temps », j’en vois quatre ou cinq. Mais si je demande de préciser s’ils le feuillettent, le nombre descend à un ou deux. Pourtant, les jeunes sont submergés d’infos. Il s’agit de les ramener vers des infos rigoureuses.

La 5e-6e primaire de Sylviane France (École fondamentale de la Providence, à Champion), a remporté l’un des 1er prix du concours 2017‑2018.
La 5e-6e primaire de Sylviane France (École fondamentale de la Providence, à Champion), a remporté l’un des 1er prix du concours 2017‑2018.
© PROF/FWB/Jean Poucet

Quelles sont les sources d’information des élèves ? 
Pour les jeunes, la source principale, c’est Internet. Lors des ateliers, en observant les journaux écrits, ils sont souvent éberlués de voir que l’on y trouve des critiques de films, des reportages durant des festivals de musique, des jeux…. Si l’on veut capter leur intérêt, c’est important de leur montrer que le journal ne se situe pas hors de leur monde.

Ensuite, ils peuvent vite se rendre compte qu’entre la Une d’un quotidien et la page d’accueil d’un site ou d’un blog, il y a un même souci de présentation, de hiérarchisation des informations. 

Quel regard jettent-ils sur le métier de journaliste ? 
.À 12 ans, ils sont curieux, réceptifs ; ils posent des questions. Avec des grands ados, formatés par les réseaux sociaux, c’est plus rugueux. Pour eux, ce qui sur Internet peut coller avec ce qu’ils pensent est juste, et ce qui ne correspond pas à leur opinion est faux. Ils n’ont aucune idée des contraintes du métier de journaliste et du travail de collaboration au sein de l’équipe de rédaction. En construisant leur propre journal, ils peuvent faire l’expérience de cette nécessité de décider ensemble du contenu, de hiérarchiser les informations, de partager l’espace disponible… 

Que peut apporter un journaliste radio-télé à ce concours de journaux écrits ?
Les questions à se poser sont identiques : comment mettre de la rigueur dans le traitement des informations ? Comment les organiser ? Les mettre en valeur, les rendre lisibles. Toutes ces questions concrètes peuvent mener à des questions de fond.

L’édition 2018-2019 du concours prévoit que les élèves de 6e secondaire puissent traiter un seul sujet. Une bonne chose ?
Tout à fait. Cela leur permettra d’approfondir, de varier les angles, les genres journalistiques.

Propos recueillis par
Catherine MOREAU

(1) Inscriptions jusqu’au 15 octobre. www.culture-enseignement.be

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