Magazine PROF n°46
Dossier En route vers le Zéro déchet...
« Ça a commencé au cinéma »
Article publié le 02 / 06 / 2020.
Labellisé Eco-schools en 2017 puis en 2019, projets d’école et de classes… L’Institut de la Vierge Fidèle, à Schaerbeek, a mené un parcours significatif vers le zéro déchet depuis 2016.
Margaux Vinçotte est une des chevilles ouvrières de l’Ecoteam de cette école d’un peu plus de 600 élèves. Elle y enseigne le français en 1re et en 5e générale et technique, section artistique. Ce qui, dit-elle, lui offre un bon point de vue sur l’école. Interview.
PROF : Comment l’expérience de votre école a-t-elle commencé ?
Margaux Vinçotte : Ça commencé au cinéma, en 2015, au moment de la sortie du film Demain, qu’on avait été voir avec les élèves de 4e, 5e et 6e. Suite à ça on a eu des discussions dans toutes ces classes. C’est vraiment un film positif, qui donne envie de faire naître les initiatives, et c’était le cas des élèves.
On en a donc discuté, dans la salle des profs : « Hé bien, par où commence-t-on ? » Parce qu’il y a tant de choses à faire et que les élèves avaient tellement d’idées différentes, qu’on ne peut pas tout faire ni tout en même temps, on a décidé de commencer par un projet.
Et une première chose qui nous marquait à l’école, c’est qu’il y avait des distributeurs pour des chips et des barres chocolatées, et rien pour des collations saines. En 2016, notre projet a donc monté une petite épicerie, avec des produits sains, bio, locaux ou issus du commerce équitables, et accessibles.
Cette Petite épicerie, qui a fait parler d’elle, était donc votre premier projet ?
C’est toujours le cœur de notre projet, parce que nous sommes nombreux à nous y investir – il faut toujours des profs qui aillent vendre, qui fassent des stocks, etc. C’est aussi le cœur parce que c’est le lieu de rencontre de tous les élèves. C’est là que se trouvent les valves avec toutes nos informations.
Puis on a perdu notre local. Alors on a acheté une roulotte et on l’a transformée. On l’adore, quoi ! Le projet a évolué, on a intégré le vrac…
On a mené plusieurs fois des projets Objectif Zéro Déchet avec Bruxelles-Environnement, au début, puis pour des projets interclasses de sensibilisation, et maintenant pour des projets de repas de classe Objectif Zéro Déchet.
On a aussi des collaborations avec GoodPlanet, la fée Zéro carabistouille… Pendant le confinement, mes élèves ont fait des vidéos sur le zéro déchet…
Comment fonctionne l’Ecoteam ?
Nous y sommes une quinzaine d’enseignants, pour un corps professoral de 80 et avec le soutien de tous. De la direction aussi, même si elle a ses contraintes.
Et dans chaque classe on a, en début d’année, les élections, entre guillemets, de deux éco-délégués, qui se passent plutôt sur candidatures motivées. Ils s’impliquent dans les projets au fil de l’année ; ils poussent à agir… Être éco-délégué, c’est aussi avoir un rôle dans la classe et dans les écoles qui les épanouit et leur donne des responsabilités.
Pour que la dynamique ne retombe pas avec la sortie des uns et l’arrivée des autres, certaines écoles désignent des « élèves-relais » parmi les ainés…
Nous renouvelons les éco-délégués chaque année et certains élèves s’engagent toutes les humanités. La continuité se fait assez naturellement. Les éco-délégués en 1re se lancent sans trop savoir mais en général, ça leur plait et certains deviennent de vrais moteurs.
Que diriez-vous aux écoles qui hésitent à s’engager dans ce chemin ?
La première chose, c’est de former une équipe solide car ce n’est pas possible de tirer toute une école tout seul.
Et il y a plusieurs formules pour être épaulés. On peut commencer par des animations ou des cycles d’animation. Sur du plus long terme, il y a les appels à projet, certains même assortis d’une bourse, qui offrent un accompagnement plus structuré et structurant.
Avec le label Eco-School, on a un encadrement assuré par l’ASBL Coren (1), avec des deux visites par an. Le label est octroyé pour deux ans. Nous l’avons eu une première fois en 2017, puis en 2019 : chaque année, on doit remettre un plan d’actions pour l’année suivante. Cela aide à se projeter. On a deux rencontres des écoles labellisées par an à Bruxelles-Environnement : on forme donc un réseau d’échange virtuel mais aussi réel.
Je dirais, aussi et surtout, que ça donne une grande richesse à notre métier d’éveiller les adolescents à l’environnement, de pouvoir répondre à leurs questions, de les sensibiliser, et que le fait qu’ils sentent que le souffle vient de l’école est gratifiant.
(1) ASBL subventionnée par la Région wallonne et par Bruxelles-Environnement pour remplir des missions de service public https://www.coren.be/fr/
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