Magazine PROF n°49

Dossier Le chemin de l'école en mode "durable"

Viens à l’école en vélo !

Article publié le 26 / 03 / 2021.
Article paru en ligne uniquement.

Le vélobus de l’école communale Moulin à vent, à Bouge, mis en place en 2013, poursuit son bonhomme de chemin. Kilométrique comme… pédagogique.

Christel Paul dirige l’école fondamentale de Bouge2 Moulin à vent (quelque 300 élèves) depuis 2012. « Le vélobus est né de notre collaboration avec Pro Velo, dans le cadre du brevet du cycliste que nous faisons passer à nos élèves en 5^e primaire », explique-t-elle.

« Il s’agit d’accompagner les enseignants pour mener le projet à bien avec leurs élèves, précise Fabien Lorent, coordinateur pédagogique chez Pro Velo. Notamment en les aidant à acquérir l’expertise nécessaire pour sortir avec leurs élèves sur la voie publique, ce qui ne s’improvise pas…»

C’est le maitre d’éducation physique qui donne son feu vert pour qu’un élève puisse participer seul au vélobus.

© Ecolebouge2

L’ASBL développe aussi un programme Objectif vélo à l’école, qui accompagne des établissements souhaitant augmenter la part modale du vélo en leur sein.

Pourquoi pas un vélobus ?

Le projet du brevet ayant su mobiliser l’enthousiasme de toute l’équipe pédagogique, l’école décide de poursuivre. Et se prononce en faveur de la création d’un vélobus. « Pour le mettre en place, enchaine M^me Paul, on a sollicité l’aide de Pro Velo et de la Ville de Namur. Les enfants de 5 et 6P en ont été les ambassadeurs et ont fait un travail de collecte d’informations avec les autres élèves, pour déterminer les quartiers autour de l’école qu’il y aurait à desservir. Le processus a abouti à définir quatre trajets et la Ville nous en a fourni les cartes, pour qu’on puisse communiquer avec les parents ».

Le vélobus de l’école circule désormais les mercredis, en aller-retour, de la fin des vacances de printemps jusqu’à fin mai-début juin.

Maitrise du vélo, gestion des obstacles… C’est le maitre d’éducation physique qui donne son feu vert pour qu’un élève puisse participer seul au vélobus. « Dans le cas où il n’est pas encore considéré suffisamment apte, commente M^me Paul, on demande qu’il soit accompagné par un parent. Il y a aussi des vélos cargos. Deux enseignants encadrent les trajets et nous sommes souvent aidés par parents. »

« Par vélobus, on peut facilement dépasser les 80 vélos. » Et, aujourd’hui, c’est tous les jours que des élèves et des enseignants viennent à l’école à pied ou en vélo…

Des projets pour mieux apprendre

À travers différents projets, M^me Paul cherche à développer le travail collaboratif entre élèves, de la même manière qu’il existe au niveau des enseignants (elle dirige aussi l’implantation Bouge1, sur Beez, depuis 2016). « Pour qu’ils cherchent ensemble des réponses à des questions environnementales ».

Exemples ? Voir s’il y a moyen de raccorder une gouttière à un récolteur d’eau quand on traite le sujet des nappes phréatiques ; ou calculer les modes de déplacement de l’école en jouant à Optimove junior ⁽¹⁾.

Loraine Godfurnon, titulaire d’une classe de P6 à Moulin à vent, résume : « Français, maths, éveil… Je ne travaille plus du tout les matières disciplinaires de la même manière qu’à mes débuts, il y a 18 ans. Les apprentissages s’ancrent beaucoup mieux quand ils s’inscrivent dans des projets que les élèves portent. Pour le vélobus, ils ont créé un slogan : Viens à l’école en vélo ! Ils n’ont pas employé l’impératif parce que je le leur avais demandé… »

M.G.

⁽¹⁾ Optimove junior et Optimove sont deux versions d’un jeu coopératif sur la mobilité, la sécurité routière et l’environnement, proposé aux élèves du primaire et du secondaire par l’ASBL Empreintes.