Magazine PROF n°49

Dossier Le chemin de l'école en mode "durable"

Le chemin du hérisson

Article publié le 26 / 03 / 2021.
Article paru en ligne uniquement.

Depuis sept ans, une institutrice de P6 mène un projet autour d’un chemin piéton ayant des fonctions utilitaires, de loisir et d’apprentissages.

Pour les acteurs qui accompagnent les écoles dans la mise en place de modes de déplacement actifs, le choix des itinéraires proposés aux élèves doit être sûr, c’est évident, mais aussi le plus agréable possible : « Il vaut parfois mieux proposer des itinéraires un peu plus longs mais plus plaisants », commente Boris Nasdrovisky, directeur de l’ASBL Tous à pied.

Associer vocation utilitaire de la marche ou du vélo et notion de plaisir augmentera les chances de réussite des projets des écoles. Chacune en fonction des données de son propre environnement, comme en témoigne l’expérience du projet du Chemin du hérisson, menée à Jalhay.

Va, petit pied !

En 1993, un instituteur puis directeur de l’école communale de Sart, aujourd’hui retraité, décidait de réhabiliter un chemin autrefois emprunté par les vaches aux abords de son école. Avec une approche à la fois pédagogique et pratique : situé dans un écrin naturel, long de 600 mètres, il permettait aux écoliers venant des villages de rejoindre le centre de la commune, où se trouvent les écoles

Il y a 7 ans, Marielle Pitz, institutrice de 6^e primaire dans la même école, a décidé de prendre la relève. Elle a répondu à deux appels à projets lancés par l’ASBL Tous à pied, dans le cadre de ses programmes Chemins au naturel et l’École au bout des pieds.

Le premier a permis de soutenir la création du projet de Chemin du hérisson, un projet de valorisation de la biodiversité porté par la classe de P6 de M^me Pitz ; le second avait concerné l’ensemble des écoles de la commune afin de créer des dépose-minutes aux deux extrémités du chemin, « de manière que les élèves ne fassent pas le trajet maison-école à 100% en voiture ».

En automne, la classe réalise les travaux nécessaires à préparer le chemin pour l’hiver. Au printemps, elle invitera les petits de maternelle à admirer le spectacle.

© Eecd.be

Pourquoi Chemin du hérisson ?

Les premières classes embarquées dans l’aventure ont aussi bénéficié de l’aide de l’ASBL Natagora. Une expertise est nécessaire pour entretenir la flore et la faune au long du chemin et au fil des saisons.

Et chaque année, les P6 de Mme Pitz y montent un projet. « Je les y amène une première fois à l’automne, ils en hument l’atmosphère puis déposent dans une boite à idées des propositions pour leur projet. En 2017 ⁽¹⁾, l’idée de savoir d’où venait le nom du chemin est venue des enfants. »

« Les caméras infrarouges de Natagora ont permis d’observer la trace de quantité de petits rongeurs, dont certains en voie d’extinction, mais plus de hérissons... Il en reste cependant encore dans la région », précise M^me Pitz. Leur projet a permis de référencer les différents animaux présents. »

Les expériences sont rapportées sur un site web et un code QR a été apposé par l’Office du tourisme sur le chemin, de sorte que les promeneurs peuvent se renseigner sur place sur ce qu’ils découvrent.

M^me Pitz : « C’est très riche pour les enfants d’apprendre à travers de tels projets et j’en éprouve d’autant plus de plaisir à enseigner ».

M.G.

⁽¹⁾ Année au cours de laquelle la classe a emporté le 1^er Prix au concours Journalistes en Herbe. Le journal produit est à lire via http://users.skynet.be/fc915952/herisson/cheminduherisson.html