Magazine PROF n°50
L'info
Des saumons dans ma classe
Article publié le 17 / 06 / 2021.
Tous les ans, deux classes de primaire élèvent des alevins dans le cadre du projet Saumon-Meuse 2000, grâce à l’ASBL Contrat de Rivière pour l’Amblève.
De janvier à fin mars, les élèves des écoles communales d’Ovifat et de Born ont accueilli de nouveaux amis en classe.
Nous sommes loin des classiques hamsters et lapins puisqu’il s’agit d’œufs de saumons !
Pendant quelques mois, les élèves ont élevé des œufs de saumons provenant de la pisciculture CoSMos, à Erezée, et ils ont relâché les alevins dans la rivière le Bayehon tout proche. Ils ont ainsi participé à la réintroduction du saumon dans nos rivières.
« Les objectifs de l’ASBL Contrat de Rivière pour l’Amblève sont de sensibiliser les enfants au respect de leur environnement, de les responsabiliser à la protection d’une espèce protégée, mais aussi la réintroduction des saumons dans nos rivières, explique Manhattan Solheid, responsable de l’ASBL. Les élèves sont en effet responsables de la survie des œufs. Chaque jour, ils doivent vérifier l’acidité, la propreté et la température de l’eau. »
Ce projet s’inscrit dans un calendrier précis qui de janvier, avec l’installation des aquariums en classe par l’ASBL, à la fin mars, au moment où les élèves enfilent leurs bottes pour lâcher dans la rivière les alevins dont ils ont accompagné les premiers mois. « C’est toujours un moment émouvant. Il arrive même que des enfants pleurent au moment des au revoir », raconte Mme Solheid.
« En plus de l’aspect citoyen et écoresponsable lié au projet d’établissement, ce projet permet d’aborder de nombreux savoirs et savoir-faire de manière transversale. Il rend du sens aux savoirs », explique Mme Quintili, directrice.
« La surveillance quotidienne du pH de l’eau a permis d’aborder des notions de chimie. En histoire, les élèves ont découvert la toponymie de leur région liée aux saumons : Salm venant de salmonidés, ils ont compris l’origine
du nom Vielsalm, Salmchâteau ou le nom de la rivière Salm. Ils ont aussi abordé l’industrie du saumon, qui jusque dans les années 1930, faisait vivre de nombreuses familles. »
« Quand le saumon était encore abondant, les ouvriers abandonnaient leur travail pour aller pêcher : un saumon vendu équivalait à une semaine de salaire. L’orohydrographie et la géographie de l’Europe et de nos régions ont été étudiées grâce aux 5 000 km parcourus par ce poisson. Les élèves sont étonnés que ce poisson naissant dans une rivière en Belgique vivra sa vie d’adulte dans les eaux du Groenland ou des îles Féroé, pour revenir se reproduire et mourir dans sa rivière natale » rapporte Mme Lejoly, institutrice de 5P-6P.
Mme Quintili constate : « Chaque fois qu’on leur donne de vraies responsabilités, les enfants se montrent à la hauteur de celles-ci et les apprentissages suivent. Ici, la survie des alevins était leur responsabilité ».
Si ce projet est spécifique à une région, d’autres de ce type existent en Région wallonne. Les écoles intéressées tant par l’aspect écoresponsable de ce projet que par ce poisson peuvent visiter l’exposition CoSMos–L’odyssée du saumon, à Érezée (1).
H. D’H.
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