Magazine PROF n°49

Dossier Le chemin de l'école en mode "durable"

De l’air aux abords des écoles !

Article publié le 26 / 03 / 2021.
Article paru en ligne uniquement.

Depuis avril 2019, les 560 élèves de l’école communale Scherdemael, à Anderlecht, bénéficient d’une rue scolaire. Un projet auquel les trois classes de P2 avaient activement contribué.

La rue scolaire est un des moyens de régulation de la circulation devant les écoles, une autre formule est le dépose-minute (Kiss and Ride), emplacement de parking réservé uniquement pour un court arrêt. La rue scolaire consiste à interdire aux véhicules motorisés l’accès à la rue donnant sur l’école, pendant les heures d’arrivée et de sortie des écoliers.

Le concept est entré dans le code de la route fin 2018, à la suite d’expériences fructueuses menées en Flandre. La création d'une rue scolaire suppose toujours une phase-test, durant laquelle les parties concernées peuvent évaluer la situation, ses avantages et ses inconvénients.

Il existe une trentaine de rues scolaires en Région bruxelloise (en phase-test et en aménagements définitifs). Les premières expériences sont apparues en Wallonie en 2019.

Priorité à la sécurité

L’école Scherdemael est située dans un quartier en bordure du ring, et est fréquentée par des enfants venant de communes frontalières, c’est-à-dire en automobile. Elle est logée dans un quartier pavillonnaire avec de nombreux croisements, ce qui rend la protection des usagers faibles difficile à assurer.

« Pour remédier à la situation, nous avions dans les cartons, avec la Commune, un projet de rue scolaire », explique son directeur, Abel Layach. Durant l’année 2018-2019, les institutrices de 2P travaillaient précisément sur le thème de la sécurité routière et M. Layach y a vu une opportunité pour relancer le projet. Car l’instauration d’une rue scolaire, outre l’accord des riverains, suppose le consentement des parents… Et il n’y a probablement pas de meilleurs ambassadeurs auprès d’eux que leurs enfants.

Une campagne collective

Les trois institutrices de P2 avaient accueilli dans leur classe l’animation de sensibilisation aux questions de mobilité et de sécurité routière de l’Opération Cartable. « Là-dessus s’est greffé une réflexion sur ce qu’on pourrait faire », explique l’une d’elles, Magali De Ridder. Et surtout comment y arriver, car le projet rendait en rue scolaire « toute la rue de Neerpede jusqu’au rond-point Bracops… »

Les autres classes ont été concernées et ont planché sur une lettre destinées aux parents et riverains, déposées dans les boites aux lettres par les 65 écoliers de P2. « Ils sont à un âge où on apprécie se voir confier des responsabilités », dit Isabelle Maes, une autre des trois institutrices.

La campagne en faveur de la rue scolaire a commencé en février 2019, et au mois d’avril, l’école entrait en phase-test. Pour Horia Sahli, la dernière des institutrices de P2 concernée, le système permet qu’il y ait nettement moins de stress et plus de convivialité.

Le feu vert définitif de la Commune pour la rue scolaire a été donné pour le 1^er septembre 2019. Ce jour-là, l’école avait dressé des tables sur la rue et invité les riverains à partager un petit-déjeuner !

M.G.