Magazine PROF n°50
Dossier L’instruction à domicile en Belgique
La solution la plus adaptée à la situation
Article publié le 17 / 06 / 2021.
Parfois, l’EAD est un moyen et non une fin en soi. Voici le retour d’expérience de Natacha Parma.
Natacha Parma est maman de trois garçons aujourd’hui âgés de 21, 19 et 17 ans. Son témoignage concerne son cadet, qui suit actuellement des études supérieures en pédagogie.
Retournons deux ans en arrière. À l’époque, il a 17 ans et est en rhéto. Sa maman nous raconte son parcours.
« À 7 ans, notre fils est diagnostiqué haut potentiel (HP) par le CPMS. Nous sommes seuls face à ce diagnostic et les choix à poser. Devons-nous le faire sauter d’une classe ? Le changer d’école ? Ni l’école ni le CPMS ne nous apportent un soutien ou des pistes de réponses. Nous le laissons poursuivre sa scolarité dans la classe où il est bien intégré. Cela se passera bien pendant quelques années encore. »
« Au secondaire, cela se complique, continue Mme Parma. Comme il est intuitif et peu scolaire, l’école, extrêmement traditionnelle dans ses méthodes et réglementations commence à lui peser. Même s’il n’est pas encore en décrochage, les remarques pleuvent et commencent à le miner. Il n’entre pas dans les cases classiques. L’étiquette ado compliqué lui est collée sur le dos, car il manque de rigueur scolaire dans la tenue des cours, ses travaux sont remis en retard. Il commence alors à brosser les cours : il ne veut plus retourner dans cette école. Il sera changé d’établissement en cours d’année. Mais cela ne changera pas grand-chose. »
Quand aller à l’école devient source de décrochage
En discutant avec une amie vivant la même situation avec sa fille plus jeune, Mme Parma découvre qu’il peut présenter son CESS via le jury central ou même présenter des examens d’entrée pour accéder aux études supérieures. Il a donc été déscolarisé.
« Afin de le préparer, notre fils a été accompagné par une équipe de coaches dans une école privée. Il travaillait en autonomie les matières selon les programmes officiels grâce à des manuels, des logiciels et posait ses questions à l’équipe qui l’encadrait. Il a réussi son CESS. Mais cela a engendré pas mal de stress, car lorsqu’on va à l’école, les enseignants vous connaissent et vous les connaissez. Vous savez le genre de questions qu’ils posent. Là, c’était l’inconnu. »
L’EAD n’est pas donné à tout le monde
L’EAD n’a pas été un choix de vie pour la famille, mais « un choix fait pour répondre aux besoins spécifiques de mon fils. Il faut le reconnaitre : faire de l’EAD n’est pas donné à tout le monde. Cela implique du temps, de l’argent aussi. Sans parler de l’investissement indispensable de la part du jeune. Il doit être capable de se motiver, il n’a pas des professeurs pour le pousser, le mettre au travail. »
« Il est clair que l’EAD est plus souple en termes d’horaire, de méthodes. C’est flexible et cela permet au jeune de faire autre chose, d’organiser son temps autrement. Si des soucis de santé se posent, l’enfant ne doit pas attendre quoi que ce soit d’autrui pour se mettre à niveau puisqu’il se gère seul ou avec ses accompagnants. »
« Idéalement, je préfère que le temps scolaire se passe à l’école, observe Mme Parma. Mais dans le cas de mon fils, c’était la solution qui lui convenait. Il est important de savoir que l’école n’est pas toujours la réponse et que d’autres portes sont possibles. Aujourd’hui, il suit des études pour être instituteur, car comme une institutrice qu’il a connue dans son parcours, il souhaite faire bouger les choses et être, lui aussi, un passeur de lumière. »
H. D'H.
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