Magazine PROF n°53
Dossier Educateurs en milieu scolaire
À vous la parole !
Article publié le 17 / 03 / 2022.
Votre vision du métier ? Les qualités pour l’exercer ? Vos regrets ? Quelques réactions récoltées auprès d’éducateurs en fonction dans l’enseignement secondaire.
Même si nos témoins ne se connaissent pas et travaillent dans divers établissements secondaires en Fédération Wallonie-Bruxelles, ils parlent d’une même voix.
Tous parlent de leur métier avec passion : un métier où la relation à l’autre est essentielle. Écoute, accompagnement, empathie, tolérance : un métier polyvalent, enrichissant, surtout hyper exigeant.
Tous mettent en avant l’aspect relationnel avec le jeune. C’est cet aspect de leurs missions qu’ils préfèrent. Ils aimeraient d’ailleurs être plus nombreux et avoir plus de temps pour cet aspect d’accompagnement. Avoir moins de tâches administratives, même si celles-ci sont essentielles.
Mais tous déplorent la même chose : le manque de reconnaissance à tous les niveaux. Des enseignants, des équipes de direction, des parents et du monde politique. Ils ont tous ce sentiment que leur travail n’est pas reconnu à sa juste valeur.
LA RELATION EST L’ASPECT LE PLUS PLAISANT DE MON MÉTIER
Pour John Wiart, de Liège, « La profession est source d’un grand épanouissement. Nous avons tous envie d’encadrer les jeunes et de les accompagner au mieux. Le plus difficile pour moi est lorsqu’un jeune refuse l’accompagnement alors que visiblement il est en souffrance.. »
« Je regrette la simple surveillance des études et des heures de retenue qui sont parfois distribuées sans notion éducative derrière. Je regrette aussi le manque de temps pour l’individuel, donc le manque de personnel dans l’équipe. »
RIGUEUR ET HUMOUR
Pour Marie Cantiniaux, de Namur, « ce qui est déplaisant c’est la gestion des conflits. Les élèves se sentent vite agressés, ils ont parfois des difficultés (et c'est inhérent à leur âge) à passer outre certaines contrariétés, et montent les choses en épingle. Les parents aussi sont souvent difficiles à gérer. Ils défendent parfois l'indéfendable. »
« Il faut donc de la patience, de la réactivité, de l'imagination, de la polyvalence, de la rigueur, se remettre constamment en question et beaucoup d'humour. Dommage que nous manquions de considération et de reconnaissance de la part du gouvernement et de certains parents. »
BEAUCOUP DE RESPONSABILITÉS, MAIS AUCUNE RECONNAISSANCE
« L’aspect le plus plaisant de la fonction est la relation d’échanges avec les élèves, confirme Christine Véronique, de Wavre. Le plus difficile à vivre est le manque de reconnaissance des enseignants et de la direction. Pourtant, sans éducateur une école ne sait pas fonctionner. »
« Je regrette que souvent mon métier est attribué à des personnes n’ayant pas effectué de formations spécifiques. Je trouve juste dommage que notre travail ne soit pas justement rémunéré ni considéré au vu de la somme de travail fourni. »
UNE MAIN DE FER DANS UN GANT DE VELOURS
Carine Drooghaag, de Fléron, voit son métier comme « une profession au service des ados, à l’écoute de leurs besoins, dans un cadre de vie en société. Le travail éducatif est très plaisant quand, avec l’élève, nous échangeons sur son vécu, ses peurs, ses angoisses, ses aspirations, ses projets, et qu’ensemble nous cherchons des pistes de solutions pour construire un projet, en y associant parfois des partenaires externes. »
« Mais nous sommes fort démunis quand l’exclusion est la seule solution alors que nous avons tout tenté, que nous ne savons plus vers où nous tourner, parce qu’il faut “protéger” le groupe-classe avant tout. »
UN INTERLOCUTEUR INDISPENSABLE
« Au départ, j’imaginais un rôle de pion peu intéressant, limité aux surveillances, souligne Caroline Gaspard, de Bruxelles. Mais il s’agit d’une fonction très polyvalente : confident, animateur, psychologue, assistant social, médiateur, infirmier, secrétaire, concierge… L’aspect relationnel, le rôle d’écoute de la fonction me semble indispensable pour les jeunes de plus en plus en mal d’interlocuteurs. »
« Malheureusement, la fonction est souvent négligée voire ignorée dans les décisions prises par nos dirigeants. Le manque fréquent de considération, la surcharge des études, le sentiment de faire les choses à moitié faute d’effectifs et de temps sont les aspects négatifs du métier. Mais c’est compensé par le bonheur d’avoir pu aider un jeune dans ses difficultés, la richesse des relations avec les élèves et le fait de ne jamais avoir deux journées identiques. »
BEAUCOUP DE RESPONSABILITÉS, MAIS AUCUNE RECONNAISSANCE
« L’aspect le plus plaisant de la fonction est la relation d’échanges avec les élèves, confirme Christine Véronique, de Wavre. Le plus difficile à vivre est le manque de reconnaissance des enseignants et de la direction. Pourtant, sans éducateur une école ne sait pas fonctionner. »
« Je regrette que souvent mon métier est attribué à des personnes n’ayant pas effectué de formations spécifiques. Je trouve juste dommage que notre travail ne soit pas justement rémunéré ni considéré au vu de la somme de travail fourni. »
UNE MAIN DE FER DANS UN GANT DE VELOURS
Carine Drooghaag, de Fléron, voit son métier comme « une profession au service des ados, à l’écoute de leurs besoins, dans un cadre de vie en société. Le travail éducatif est très plaisant quand, avec l’élève, nous échangeons sur son vécu, ses peurs, ses angoisses, ses aspirations, ses projets, et qu’ensemble nous cherchons des pistes de solutions pour construire un projet, en y associant parfois des partenaires externes. »
« Mais nous sommes fort démunis quand l’exclusion est la seule solution alors que nous avons tout tenté, que nous ne savons plus vers où nous tourner, parce qu’il faut “protéger” le groupe-classe avant tout. »
L'ÉCOLE EST LE SECOND LIEU DE VIE DES JEUNES
Laurent Pinchetti, d’Evere, estime que « l’éducateur, par sa polyvalence et sa position unique dans l'école, a une vue différente du jeune, qui lui permet de l'aider à comprendre les rouages qui constituent l'apprentissage, et de l'accompagner à poser ses choix. Il est également présent pour accompagner le franchissement des différents obstacles qui peuvent arriver sur le parcours que ce soit à l'école ou à l'extérieur. »
« On a encore parfois tendance à nous voir comme une variable d'ajustement de l'organisation de l'école. Je regrette que nous soyons trop peu nombreux sur le terrain pour couvrir l'ensemble des champs qui touchent les jeunes et leur accueil. »
« L'école est le second lieu de vie des jeunes, il faut donc que cela soit un lieu agréable où le bien-être et la rencontre des autres jeunes soient au centre de leur accueil. Il s'agit aussi du lieu idéal pour les sensibiliser, leur faire rencontrer des partenaires extérieurs, offrir des accompagnements plus individualisés. Tout cela demande de la coordination et des moyens humains qui permettent de faire ce travail de façon qualitative."
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