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Magazine PROF n°13

 

Dossier L'école et les mineurs étrangers non accompagnés

De l’humanitaire à domicile

Article publié le 01 / 03 / 2012.

« Une annonce dans Le Ligueur m’a décidée à mettre mes compétences au service de MÉNA. De faire de l’humanitaire à domicile », explique cette enseignante devenue tutrice indépendante en 2004, après avoir suivi divers modules de formation (sur le rôle du tuteur sur le plan scolaire, le droit des étrangers, l’adaptation au jeune et à sa culture,…). « Je prends en charge deux pupilles jusqu’à leur majorité. Essentiellement des filles non demandeuses d’asile, dont je suis le travail scolaire chaque semaine et, de manière plus soutenue, en décembre et en juin, juste avant les sessions d’examens ».

La loi détaille peu le contenu du travail des tuteurs sur le plan scolaire. Ces personnes aux profils très variés (juristes, assistants sociaux, enseignants,…) prennent parfois en charge jusqu’à quarante jeunes. « C’est faisable s’ils s’occupent à la fois de demandeurs d’asile (dont ils délèguent l’accompagnement quotidien au référent scolaire du centre d’accueil) et de non-demandeurs d’asile », explique Arthur Baes, tuteur et administrateur-délégué de l’Association des tuteurs francophones-MÉNA. La pénurie est telle que certains MÉNA n’ont pas de tuteur.

Anne-Françoise Beguin, coordinatrice de la Plateforme Mineurs en exil, a réalisé une recherche qualitative sur la tutelle des MÉNA, commandée par le Fonds d'impulsion à la politique des immigrés (FIPI) (1). Plusieurs atouts favorisent la réussite de cette mission : connaitre le fonctionnement de l’enseignement, travailler en réseau avec d’autres tuteurs, se faire identifier par l’équipe enseignante et l’informer sur les conditions de vie du MÉNA,…

Pour donner à ses pairs l’occasion d’échanger informations, expériences et bonnes pratiques, Claude Fonteyne a créé en 2008 l’association Aide et assistance aux MENA et à leurs tuteurs (2), qui regroupe une vingtaine de tuteurs indépendants et diffuse une lettre de contact. « Ce travail en réseau a permis, notamment, d’obtenir le transfert d’un élève intéressé par une formation d’électricien dans un centre d’accueil proche d’une école proposant cette option », explique-t-il.

C. M.

(1) BEGUIN A.-F., Le rôle du tuteur dans le suivi de la scolarité de ses pupilles, qui sera édité cet été par le Service Droit des jeunes.
(2) Contact : a-e-a@tvcablenet.be