Magazine PROF n°19
Dossier Rentrée 2013
Formation des enseignants : après l’évaluation, une feuille de route
Article publié le 01 / 09 / 2013.
Le Gouvernement a fixé la feuille de route de la refonte de la formation initiale des enseignants. Trois chantiers pour cette année : l’information à propos de ce plan de travail, la formation des formateurs et l’évaluation de leur propre formation.
Il y a plus d’un an et demi maintenant qu’était publiée la synthèse de l’évaluation de la formation initiale des enseignants (1), à l’issue d’un travail de près d’un an mené par le Centre d’études sociologiques de Facultés universitaires Saint-Louis. Le document, fruit de multiples consultations, a suscité débats et prises de positions.
De son côté, le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui avait commandité l’évaluation dans le droit fil de la Déclaration de politique communautaire, a pris attitude quant à la suite d’un chantier doublement conséquent, puisqu’il touche aux fondements mêmes de la formation des enseignants et qu’il a un gros impact budgétaire, lié à l’allongement potentiel de la durée de la formation.
Sa « note d’orientation concernant la formation initiale des enseignants » indique bien, entre autres choses, que « la refonte de la formation doit permettre aux actuelles institutions de formation initiale de prolonger les collaborations existant entre elles, de les développer voire de les amplifier dans une structure de formation nouvelles, en cinq ans ».
Début juillet, le Gouvernement a définitivement approuvé cette note qui constitue en quelque sorte la feuille de route qu’il se donne en la matière. Ce plan de travail d’une vingtaine de pages avait été présenté une première fois au Gouvernement fin janvier, puis soumis à la Commission de pilotage du système éducatif, et aux différentes instances d’avis (universités, hautes écoles, écoles supérieures des arts, promotion sociale). La note d’orientation a été adaptée en conséquence et est donc revenue sur la table du Gouvernement au début de l’été.
Avant d’en synthétiser le contenu, voici les priorités à l’agenda 2013-2014 : « l’information de tous quant au contenu de ce plan de travail et au processus de décision, la formation des formateurs et l’évaluation de leur propre formation. Les autres mesures sont quant à elles mises sur les rails, sous la vigilance du Comité permanent de suivi, chargé de veiller à la cohérence de la réforme » (2).
Trois axes de travail, six principes
Selon la feuille de route, cette réforme s’effectuera selon trois axes d’orientation des travaux, qui doivent se mener de front et de manière indissociable, même si leur mise en œuvre n’est pas simultanée. Premier axe : un renforcement progressif de la formation initiale de tous les enseignants et de leurs formateurs. Deux : une actualisation voire une redéfinition des contenus de la formation initiale en regard des métiers de l’enseignement. Trois : une nouvelle organisation de la formation initiale qui articule celle des enseignants et la formation continue de leurs formateurs.
Voilà les trois caps à tenir, en respectant six principes. Un : informer davantage (les candidats enseignants) pour orienter mieux. Deux : viser une formation initiale plus exigeante, « dont les contenus seront revus de telle manière que les éléments essentiels d’une formation de base s’y trouvent, quelle que soit la trajectoire de formation empruntée ». Trois : assurer de plus solides continuités entre la formation initiale et la formation en cours de carrière, qui débuterait dès l’entrée dans le métier. Quatre : fédérer les ressources existantes (notamment issues de la recherche). Cinq : soutenir les collaborations entre tous les acteurs concernés. Six : développer une réforme « en miroir », à savoir que ce qui vaut pour les futurs enseignants vaut aussi pour leurs formateurs.
Neuf catégories d’action
Ces axes et principes guideront les acteurs de cette réforme lorsqu’ils définiront des mesures concrètes, qui toucheront neuf domaines différents : les organisations et parcours de formation initiale, les formateurs, contenus et publics en formation initiale, les métiers de l’enseignement, les dispositifs de collaboration et de co-formation, les débuts des enseignants novices, le financement et le pilotage du système éducatif.
La note d’orientation liste ensuite une série de mesures, dont certaines sont réalisables pour 2014 et d’autres à plus long terme, dont certaines ne nécessitent que des aménagements de textes actuels et d’autres de nouveaux décrets, et bien entendu dont certaines couteront alors que d’autres n’auront pas d’impact budgétaire.
Un Comité permanent de suivi de travaux a été mis sur pied et en son sein, un groupe de travail rassemblant les quatre opérateurs de formation (universités, hautes écoles, promotion sociale et écoles supérieures des arts) est chargé de répondre à des questions de fond : quels enseignants pour demain, et partant de là quelle formation, ce qui conditionnera la structure de cette formation.
Dès cette rentrée académique, la note d’orientation prévoit d’informer les institutions de formation initiale, de recueillir leurs propositions concrètes, d’organiser des réunions de travail afin de mettre en œuvre les premières mesures concrètes, de repérer les modifications nécessaires dans les textes légaux, et d’analyser le cout des différents scénarios.
Didier CATTEAU
(1) Évaluation qualitative, participative et prospective de la formation initiale des enseignants en Fédération Wallonie-Bruxelles, Centre d’études sociologiques des FUSL, éd. Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles, 2012. Téléchargeable (ainsi que d’autres documents relatifs à ce processus d’évaluation) via http://bit.ly/1dHvK3D
(2) Selon le communiqué diffusé à l’issue du gouvernement du 4 juillet 2013. http://bit.ly/1dgK0Ss
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