logo infos coronavirus
logo infos Ukraine
logo du site Mon Espace
logo du pacte d'excellence
logo FAQ+
logo des annuaires scolaires
logo espace enseignant
logo des communiques de presse
logo du magazine PROF
 

Magazine PROF n°28

 

Dossier 0-12 ans: éduquer, c'est aussi accueillir

En Flandre, des coaches épaulent les équipes d’accueil

Article publié le 01 / 12 / 2015.

​Les recherches ULg sur la professionnalisation de l’accueil de la petite enfance se sont nourries d’initiatives menées en Europe. Dont une formation en « Pédagogie du jeune enfant » organisée depuis 2011-2012 dans trois hautes écoles néerlandophones.

Geert De Raedemaeker, responsable de cette formation « Pedagogie van het jonge kind » à la Erasmushogeschool, à Bruxelles, l’explique : des recherches ont été menées, notamment par Jan Peeters, directeur du Centre d’Innovation de la petite enfance (Université de Gand). Elles ont montré que beaucoup de personnes assurant l’accueil de la petite enfance et l’animation des temps libres des 3-12 ans ont un faible degré de qualification.

Geert De Raedemaeker : « Des recherches le montrent : beaucoup de personnes assurant l’accueil de la petite enfance et l’animation des temps libres des 3-12 ans ont un faible degré de qualification ».
Geert De Raedemaeker : « Des recherches le montrent : beaucoup de personnes assurant l’accueil de la petite enfance et l’animation des temps libres des 3-12 ans ont un faible degré de qualification ».
© PROF/FWB

Une nouvelle profession

De là est né le projet de former des bacheliers en pédagogie du jeune enfant (0 à 12 ans) dans trois instituts supérieurs pédagogiques, à Anvers, à Bruxelles et à Gand. « Il s’agit d’une nouvelle profession complémentaire aux métiers existants dans l’accueil de l’enfance. À ne pas confondre avec la fonction de directeur », précise M. De Raedemaeker.

Ces pédagogues du jeune enfant peuvent travailler dans des milieux d’accueil collectif de la petite enfance, dans des services d’accueillantes conventionnées, dans l’accueil extrascolaire, l’accueil temps libre jusqu’à 12 ans... Ils peuvent y accompagner une puéricultrice ou un animateur sur le plan professionnel, l’aider à accroitre ses compétences, à mener une réflexion critique sur sa pratique. Ils peuvent aussi aider des équipes à mettre en place de nouvelles pratiques, à dialoguer avec les familles…

Des équipes de pédagogues des trois hautes écoles, des responsables de Kind en Gezin (l’équivalent de l’ONE), Jan Peeters, des éducateurs de jeunes enfants, des travailleurs sociaux et divers experts ont planché sur le contenu de cette formation de trois ans mariant théorie et pratique. Ils ont déterminé un ensemble de compétences en lien avec les responsabilités qu’auraient les futurs diplômés vis-à-vis des enfants, des familles, de l’équipe, du secteur de l’enfance et de la société.

Pour faire acquérir ces compétences, plusieurs pratiques sont développées. Par exemple, des stages, des recherches personnelles, un portfolio réflexif et un travail de fin d’études nourrissent l’identité professionnelle des étudiants. Ils se familiarisent avec les théories systémiques et apprennent à faire des entretiens avec les familles ; ils expérimentent la communication constructive, le coaching…

Travailler sa propre créativité

Si les objectifs poursuivis sont communs, chaque école possède sa propre organisation et sa tonalité particulière. « Nous nous sommes inspirés de l’approche éducative de Malaguzzi, développée dans sa ville de Reggio Emilia, en Italie, qui met l’accent sur le fait que les enfants apprennent au quotidien en exprimant leurs découvertes par les cent langages (mots, images, jeux de rôles, dessin, musique, rêve, imagination…), explique M. De Raedemaeker. Cela se traduit dans la formation même où chaque étudiant travaille sa créativité à partir des expériences engrangées dans sa petite enfance et de ses talents passés. Cela met l’accent sur l’identité personnelle de l’étudiant et constitue un bon entrainement à un travail dans un milieu très multiculturel ».

Autre particularité : depuis deux ans, pour travailler sur une transition douce entre la crèche et l’école, les étudiants de deuxième année effectuent un stage en duo avec une future institutrice maternelle.

Ajoutons que, depuis deux ans, ces écoles ont mis en place un système FLEX. Celui-ci permet aux étudiants de suivre les cours à horaire décalé (sur une période de cinq ans) et dans certains cas, de faire un trajet individuel et modulable en fonction des expériences et des qualifications passées.

« Les équipes des trois écoles continuent de se réunir plusieurs fois par an, conclut M. De Raedemaeker. Pour mieux s’organiser, pour évaluer les résultats et pour informer tout le secteur ».

C.M. et Pa.D.