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Magazine PROF n°36

 

Dossier Quand le théâtre entre en classe

De futurs enseignants à Et-Mouvoir

Article publié le 11 / 12 / 2017.

Des initiations aux arts de la scène sont proposées dans le cadre de la formation initiale des institutrices et régents. Focus sur le projet mené dans plusieurs hautes écoles bruxelloises en partenariat avec le Théâtre La montagne magique.

Le Théâtre La montagne magique propose aux futurs enseignants Et-Mouvoir, une initiation aux arts de la scène, avec le soutien de la Commission communautaire française. Au terme de cette formation, quelques futures institutrices maternelles étudiantes à l'Institut supérieur de pédagogie Galilée (ISPG) donnent leurs impressions : « J'ai découvert une partie de moi que je ne connaissais pas, plusieurs manières d'exprimer les émotions ; j'ai appris à vaincre ma timidité, à rire de moi-même, à me mettre en danger, à gérer mon stress, à entrer en contact avec les autres ».

Les futures enseignantes ont expérimenté et présenté des formes théâtrales.
Les futures enseignantes ont expérimenté et présenté des formes théâtrales.
© Maxence Martens

Cette formation a pour objectif de mettre en mouvement corps et pensée. Le programme prévoit d’assister à deux spectacles au minimum (l’un dans le cadre scolaire ; l'autre en soirée) choisis par l’enseignant pour ses étudiants en fonction de la tranche d’âge de leurs futurs élèves. Une rencontre avec les artistes après le spectacle permet de découvrir les codes scéniques.

Ensuite, durant vingt heures, sous la houlette d'un artiste professionnel, ces étudiants de 2e année pratiquent, jouent et créent, participant, par groupes de vingt, à des ateliers d'expression théâtrale. « Nous réinventons le projet avec chaque enseignant, en mettant l’accent sur le langage corporel, verbal, l’expression scénique…, précise Cali Kroonen, directrice de La montagne magique. Nous invitons les jeunes à penser avec leur corps, à développer leur imaginaire ensemble, à se réjouir de l’inconnu. Notre objectif principal : leur donner le gout de vivre et développer des expériences artistiques et esthétiques avec leurs futurs élèves ».

« Mes étudiants partent d'exercices d'improvisation qui leur donnent la possibilité d'explorer le corps, la voix, la respiration, l'expression des émotions », explique Geneviève de le Court, professeure de français à l’ISPG.

Au terme de cette semaine, les étudiants présentent de courtes formes ou un spectacle, selon chaque enseignant, devant un public composé de leurs pairs, des proches, voire des étudiants des années précédentes ou futures, sur la scène de La montagne magique. Mme de le Court insiste : « Ce n'est pas un aboutissement, une fin en soi mais bien sûr le fruit du tâtonnement, de l'expérimentation de ces jeunes ».

« J'utilise ces ateliers pour améliorer la cohésion du groupe, précise Robert Levillez qui y fait participer les futurs instituteurs primaires de la Haute École Francisco Ferrer, dans le cadre de son cours de psychopédagogie. Mais aussi pour les faire sortir de leur train-train. Je considère cette formation comme très importante pour le développement personnel de chaque étudiant dans le domaine de la prise de parole et du corps ».

Et Mme de le Court d'ajouter : « J’ai observé que des étudiantes peu enthousiastes, voire terrorisées au départ, ont fini par se prendre au jeu et même par consacrer leur travail de fin d'études au théâtre ».

Oser le silence, occuper l’espace

Auteur et interprète de Silence dans les rangs, Pierre Mathuès a été professeur de français dans le secondaire, puis formateur d’enseignants. « Je pense que ce serait utile d'apprendre quelques techniques théâtrales de base aux (futurs) enseignants ! Poser sa voix son regard, oser le silence, changer de ton, changer de rythme, occuper l'espace… »

« Ceci dit, on compare parfois le comédien à l’enseignant. Celui-ci joue un rôle ; il est enthousiaste pour un texte qu’il connait par cœur et doit embarquer et captiver son public avec énergie. Mais un comédien a devant lui des personnes qui ont réservé, ont payé leur billet, sont là pour un seul spectacle. Tandis que le public du prof est obligé d’être là, change toutes les heures et doit suivre sept à huit spectacles par jour. Je ne connais pas beaucoup de comédiens qui donnent une vingtaine de représentations par semaine ! »