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Magazine PROF n°5

 

Dossier L'enseignement de promotion sociale

Il faut du courage pour reprendre le chemin de l’école

Article publié le 01 / 03 / 2010.

L’école « de la deuxième chance » remplit-elle son rôle ? Comment prend-elle en compte les difficultés de ses étudiants ?

Le profil-type de l’étudiant ? Difficile à esquisser. On sait seulement que les demandeurs d’emploi constituent quelque 40% d’un public aux attentes diverses et plurielles (lire notre infographie sur leurs motivations).

Du courage à revendre

Par ailleurs, cet enseignement non obligatoire affiche un taux d’échecs et d’abandons qui, dans certains établissements ou formations, atteint 50 %. Pourquoi une telle hécatombe ? Mauvais choix, informations lacunaires données au départ sur la durée ou sur le contenu des formations, mauvaise évaluation du degré d’exigence d’un enseignement qui délivre des titres correspondants à ceux du plein exercice,… Sans oublier les contraintes logistiques et matérielles : horaire des transports en commun pour les uns, conciliation entre vie de famille et formation pour les autres. Il en faut du courage pour reprendre le chemin de l’école après le boulot-métro et avant le dodo.

Thierry Thirionet, directeur au Centre Asty-Moulin, à Namur : « Beaucoup d’étudiants, sortant d’une longue période de décrochage, retrouvent difficilement un rythme de travail suivi. S’ajoute un nombre croissant d’étudiants en difficulté sociale. Contrairement au plein exercice, nous ne pouvons pas nous adresser à un centre PMS ou à un service de médiation ».

Ne pas renouer avec l’échec

Et puis, il y a la fragilité psychologique d’adultes ayant peur de revivre des cauchemars du passé et de perdre la face. La crainte d’échouer n’alimente-t-elle pas la spirale de l’échec ? Ou celle des désertions ? Myriam Schauwers, formatrice pour l’enseignement de promotion sociale : « Il y a chez l’adulte une peur d’être confronté à l’échec bien plus grande que chez l’enfant ou l’adolescent. Beaucoup jettent d’ailleurs l’éponge juste avant l’épreuve finale ».

Et de plaider pour la mise en place, dans chaque école, d’une cellule d’orientation et de guidance. Ou, à défaut, que le conseil des études (1), une personne ressource ou un enseignant de chaque section puisse aider l’étudiant dans ses choix et dans son parcours de formation.

Enfin, pour expliquer les abandons, certains mettent en cause le poids de la charge horaire. La correspondance des diplômes avec ceux des hautes écoles a allongé le temps d’études. « En marketing et en informatique de gestion, j’ai vu le volume horaire passer de 960 à 2300 périodes en quinze ans, regrette Pierre Colleaux, directeur de l’Institut de formation supérieure (Ifosup) à Wavre. Cela demande de l’étudiant-travailleur un effort colossal qu’il ne peut toujours maintenir et l’on ne tient pas toujours suffisamment compte de l’expérience professionnelle ». Katty Mertens et Josiane Koeck-Sefe, directrice et sous-directrice de l’École d’Anderlecht/Evere, nuancent : « Cette équivalence des diplômes permet à nos étudiants d’être reconnus sur le marché de l’emploi partout en Europe. C’est un plus indéniable ! »

Catherine MOREAU

(1) L’équivalent du « conseil de classe », composé du directeur et des enseignants. Son rôle : décider de l’admission d’un étudiant, valoriser les acquis, sanctionner les études,…

Réduire le décrochage

Le Centre d’enseignement supérieur pour adultes (Cesa) a puisé dans sa dotation pour créer des services d’encadrement. Objectif : tenter de prévenir et de réduire les décrochages. « Un luxe nécessaire », estime Marie Vanhaverbeke, éducatrice. Elle assure ce rôle avec Élise Dion, agent relai engagée par le Fonds social européen. « Un nombre croissant de nos étudiants – 600 à Roux et à Bruxelles – ont abandonné l’école depuis longtemps. Dès l’inscription, nous évaluons avec eux si l’orientation choisie est compatible avec leur parcours et leur emploi du temps. En cas de problèmes, nous les aidons à trouver des relais extérieurs (psychologues, centres de guidance,…). Et nous sommes présentes à des moments-clés : rencontres hebdomadaires avec l’équipe éducative, journées de découverte de métiers, délibérations, réunions de délégués étudiants,… Cet encadrement a notamment permis à un étudiant, hospitalisé pour une dépression, de réintégrer le groupe. Il crée parfois des liens durables : beaucoup d’étudiants reviennent pour des spécialisations et certains se proposent comme lecteurs de mémoires ».

C. M.

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