Magazine PROF n°49

Dossier Le chemin de l'école en mode "durable"

« Ce sont les plus grands qui encadrent les petits »

Article publié le 26 / 03 / 2021.
Article paru en ligne uniquement.

Enseignant, Éric Mottet est aussi référent Éducation à la mobilité et à la sécurité routière (EMSR) au sein de son école de Hannut. Explications.

Professeur d’éducation physique et d’informatique à l’école fondamentale du Saint-Cœur de Marie, à Hannut, Éric Mottet en est devenu le référent EMSR en 2018, à la suite d’un appel à projets annuel du Service public de Wallonie (pour cette année, candidature à déposer le 31 mai).

Éric Mottet est référent Éducation à la mobilité et à la sécurité routière de l'école Saint-Cœur de Marie, à Hannut.

© Ecah.be

PROF : Quel a été l’élément déclencheur ?

Éric Mottet : Un élément déclencheur a été la mise sur pied d’un vélobus par la Ville, à la demande de parents. Hannut comprend une bonne quinzaine de villages. Pour rejoindre à vélo le centre de la ville où se situent les écoles, dont la nôtre, il est à chaque fois nécessaire de traverser de grands axes routiers. D’où l’idée d’un vélobus, pour sécuriser les trajets des élèves. Il a été mis en place en 2017 et compte sept itinéraires.

Depuis, d’autres projets ont été entamés ou poursuivis.

Ces projets concernent-ils l’ensemble de l’établissement, ou des classes en particulier ? 

Les deux. Nous participons, par exemple, aux Défis de la Semaine de la mobilité ⁽¹⁾. Nous avons été primés deux fois. Les projets de la dernière édition comptaient un vélobus, un circuit EMSR et un projet d’aménagement des abords de l’école, en collaboration avec la Ville. J’avais été aidé par les enseignants de sixième année, par la Conseillère en mobilité de la Ville et par notre GRACQ local ⁽²⁾.

Avec les élèves de 3^e et de 4^e, en informatique, on a mené un projet d’aménagement de chemin. Avec leur tablette, ils ont photographié l’environnement, depuis l’école jusqu’à la piscine : panneaux routiers, marquage au sol…

Puis il y a eu des discussions sur ce qu’il y a à améliorer, s’il y a moyen d’installer une piste cyclable, etc. Les parents ont été associés et le projet a abouti au-delà de nos espérances, puisqu’avec l’aide de l’ASBL Empreintes et l’accord du Conseil communal, une zone cyclable va se créer : un enchainement de rues qui ira de l’école jusqu’au RAVeL.

Comment réussissez-vous à avoir la collaboration des parents ?

Des parents participent aux vélobus : c’est plus facile de pouvoir compter sur eux et de les intégrer à d’autres projets.

J’essaie aussi de les écouter. Ils souhaitaient des trousses de secours pour les vélobus. Avoir emporté le prix du défi des écoles nous a permis d’avoir du nouveau matériel : sacs avec une trousse de secours, casques, jeux d’éclairage…. Même chose pour l’aménagement autour de l’école : les parents nous disaient : « C’est quand même compliqué de venir chez vous »… Il faut qu’il y ait un aller-retour.

Les parents ont été associés au projet, qui a abouti au-delà des espérances...

© Ecah.be

Avoir un référent permet aussi à école de recevoir jusqu’à 1000€ par an…

Oui, et je regarde tous les appels à projets pour décrocher des moyens pour nous procurer du matériel. Nous avons ainsi emporté le Prix Dominique Degraeve, géré par la Fondation Roi Baudoin (NDLR : l’appel 2021 est ouvert jusqu’au 25 mai).

Ma volonté est de ne pas recourir à des animateurs extérieurs pour nos activités : ce sont toujours les grands qui encadrent les petits, avec un adulte qui chapeaute. Et comme on peut le voir dans la vidéo réalisée lors la Journée de la sécurité routière, qu’on a organisée pour les enfants de 1^re année, ça fonctionne bien !

M.G.

⁽¹⁾ La Semaine de la mobilité se tient, en Wallonie et à Bruxelles, chaque année du 16 au 23 septembre.
⁽²⁾ Groupe de Recherche et d’Action des Cyclistes Quotidiens (GRACQ), organisation de défense des intérêts des usagers cyclistes, comportant des groupes et points de contacts locaux.