Magazine PROF n°13
Dossier Évaluation de la formation initiale
Le plaisir d’apprendre
Article publié le 01 / 03 / 2012.
Une voie possible pour attirer des jeunes vers l’enseignement : inviter des témoins à leur présenter le métier et les études qui y mènent.
« Un de mes enseignants, dans le secondaire, m’a marqué. J’ai peut-être voulu lui ressembler et utiliser les mêmes méthodes, explique Ben Abdelkader, professeur de néerlandais à l’Athénée des Pagodes. Au départ, j’ai aussi été attiré par un secteur dans lequel je serais sûr de décrocher un emploi. Mais j’ai vraiment accroché à ce métier durant les stages et les ateliers de formation professionnelle à la Haute École. C’est un métier dans lequel je peux éveiller la motivation et le plaisir d’apprendre chez des élèves de 13 à 15 ans ».
Ce jeune enseignant est venu témoigner devant une cinquantaine de rhétoriciens de l’Institut De Mot-Couvreur. L’initiative prise par l’échevine de l’Enseignement concernait tous les établissements secondaires de la Ville de Bruxelles, visait à la fois à informer les élèves de 6e secondaire et à promouvoir le métier d’enseignant dans le cadre de son Plan d’action contre la pénurie d’enseignants.
« Dans la plupart des cas, les rhétoriciens prêts à répondre à l’appel évoquent une ‘envie de travailler avec des enfants’ ou de ‘transmettre des connaissances’, indique Anne Lahousse, professeure de psychologie et de pédagogie au sein de la catégorie pédagogique de la Haute École Francisco Ferrer. Il y a chez ces jeunes des représentations bien ancrées de l’enseignant transvaseur de savoirs, héritées de leur vécu scolaire. Dans mes cours en formation initiale, je passe du temps à déconstruire ces représentations, afin de leur donner des atouts pour affronter les difficultés du début de carrière ».
Hassan Ahmaidouch, tout jeune enseignant à l’Institut De Mot-Couvreur, prévient les jeunes : « Ne choisissez pas ce métier par facilité : il demande énormément de travail et d’investissement. Et c’est pour longtemps ! »
De quoi semer des graines, encourager des « vocations » ? Sandy, en 6e transition sciences sociales et éducatives, se dit prête à se lancer. « J’enseignerai les maths dans le secondaire supérieur. Mes parents sont enseignants : on a ça dans le sang ! Certains professeurs m’ont donné envie de suivre leur voie. Et d’autres de les remplacer ».
C. M.
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