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Magazine PROF n°1

 

Dossier Réussir dans le supérieur

Les tuteurs sont des passeurs de frontières

Article publié le 01 / 03 / 2009.

Lorsqu’on prend le train pour Cologne, on ne risque pas d’arriver à Bologne. La mauvaise orientation reste une cause d’échecs importante en première année. Entre le secondaire et le supérieur, des erreurs d’aiguillage sont fréquentes. L’accompagnement par des étudiants, ou tutorat, permet de les éviter.

Dans l’enseignement supérieur, il peut prendre deux formes : le tutorat de transition, qui facilite le passage des rhétoriciens à l’enseignement supérieur (lire Tutorat de transition : un apprentissage mutuel) et le tutorat par les pairs, qui répond à la difficulté d’adaptation des étudiants de première année. ceux-ci sont accompagnés dans leur démarche méthodologique, intellectuelle et relationnelle par des étudiants d’une année supérieure de la même section.

Récompensée par l'Unesco

Pionnière en Belgique francophone, l’ULB a reçu en septembre 2004 la prestigieuse médaille Comenius de l’Unesco pour sa contribution remarquable dans le domaine de l’éducation. Responsable du Programme Tutorat de l’ULB, Marie Kuyl, en résume les objectifs : « Redonner confiance aux jeunes, les aider à dépasser leurs difficultés et les inscrire dans un projet. Bien sûr, pour les rhétoriciens, les aider à faire la transition vers l’enseignement supérieur ».

Créé en 1989 pour aider les jeunes moins favorisés en situation d’échec scolaire, le Programme Tutorat de l’ULB, aujourd’hui géré par l’ASBL Schola, aide chaque année des élèves issus de 22 écoles secondaires de Bruxelles. Parmi lesquels des rhétoriciens semblables aux voyageurs dans la salle des pas perdus…

Étudiants de l’ULB ou de hautes écoles de troisième année au moins, les (130) étudiants-tuteurs accompagnent cette année 174 groupes composés de trois à huit élèves, pendant un semestre, à raison d’une séance hebdomadaire de deux heures. Le Programme Tutorat de l’ULB s’adresse aux élèves des deuxième et troisième degrés issus de familles où l’enseignement n’est guère valorisé. Les tuteurs proviennent de toutes les disciplines, et pas seulement des filières pédagogiques. « Avoir des étudiants n’ayant pas un profil d’enseignant peut être un atout, explique Marie Kuyl, car parfois il y a conflit chez le jeune avec l’école, les professeurs ». Le contenu des séances est adapté en fonction des demandes. Il porte aussi bien sur les matières que sur les méthodes de travail ou sur la confiance en soi, facteur essentiel de la réussite trop souvent négligé.

Dans l’enseignement supérieur aussi, l’étudiant tuteur est devenu un acteur important de la réussite. Il n’est pas là pour contrôler les touristes de première classe, mais pour aider les voyageurs à passer les frontières séparant le secondaire du supérieur et la première de la deuxième année. Rappelons que le tutorat est imposé par le décret « réussite » de juillet 2008 (lire Les étudiants en 1re bac très encadrés). Pour prendre le bon train et arriver à l’heure…

É. G.

Témoignage

Pour Laurence Gerling, aujourd’hui licenciée en histoire, professeure de français et d’EDM en 1re et 2e années dans une école à discrimination positive, « le tutorat fut une expérience unique... Les jeunes qui participent sont motivés et le contact s’est très bien passé. Le tutorat, c’est aussi une autre approche de l’enseignement. Au-delà de l’aspect pédagogique, le social est très présent et c’est ce qui m’a le plus touchée. C’est un tout autre contact avec des élèves mais qui est très enrichissant...»

« Le tutorat fut avec les stages le moment le plus riche de mon agrégation à tous les niveaux : c’est de la pratique, de la pédagogie et du social, une dimension particulière mais qui est essentielle. Le contact établi lors du tutorat m’a permis de me sentir plus à l’aise avec mes élèves ».