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Magazine PROF n°15

 

Dossier Rentrée 2012

Décolâge ! décolle

Article publié le 01 / 09 / 2012.

Dès septembre, Décolâge ! s’active. Des écoles et CPMS ont déjà déclaré leur intention d’y participer. PROF a interrogé trois de ces acteurs.

© Fotolia/Vladislav Gajic

Les participants à Décolâge ! (1) jugent le redoublement des 2–8 ans inefficace. « Depuis deux ans, réflexions, lectures, recherches, discussions, ont amené un groupe de directeurs du Brabant wallon à objectiver ce constat, confirmé par des études belges, explique Éric Vandepoele, directeur de l’Institut de la Sainte-famille, à Braine-l’Alleud. L’élève maintenu progresse. Celui qui ne l’est pas progresse mieux. Ces résultats ont ébahi mes enseignants ».

Pour certains de ses enseignants, le non redoublement se limite à faire des économies. Pour Patricia Martin, directrice de l’École communale de Retinne (Fléron), travailler sur le non-redoublement professionnalise les pratiques, affine l’observation, le travail en équipe et en réseau, la définition des objectifs et des moyens de remédiation. « De plus, on évolue. Il y a 20 ans, on doublait en 2e maternelle. Cela n’existe plus ».

Pour Sophie Govaerts, à la tête du CPMS libre de Wauthier–Braine, le projet Décolâge ! met l’accent sur le préventif, l’accrochage, la stimulation du potentiel de l’enfant, les ressources de son entourage éducatif. Sa dimension collective se base sur le partenariat et la co-responsabilité, « au niveau de l’école et des CPMS, de l’inspection et des conseillers pédagogiques, des réseaux et du politique ». Partenaire du spécialisé, elle ajoute : « L’intégration, où l’enfant progresse en règle générale, a une logique commune à Décolâge ! L’ajout de regards différents initie des projets qui évitent de redoubler ».

Des attentes

L’équipe de M. Vandepoele expérimente des alternatives depuis un an : « Dans Décolâge !, elle désire approfondir sa réflexion, partager des expériences, apprivoiser des outils pour observer et évaluer. Elle est en recherche d’un bulletin sans points, montrant progrès et difficultés, accessible aux parents ». Elle invite son CPMS à tester en 3e maternelle une observation informelle, sur les apprentissages, en classe. Elle espère que le secondaire suive, pour éviter que les enfants « accompagnés » y aillent au casse-pipe.

Mais, comme d’autres acteurs, Mme Martin voit autour du projet encore un flou énorme et veut en savoir plus. D’autant que le groupe des directeurs des écoles de Fléron travaille sur le Plan individualisé d’accompagnement et cherche des outils pour que « les enseignants, souvent dans la logique du faire, aillent vers celle de l’observer et du remédier ».

Mme Govaerts estime aussi qu’il faut davantage informer les enseignants et leurs partenaires sur Décolâge ! et sur ses modalités et que le travail collectif permet de développer un langage, une perception communs, nécessaires pour construire des projets, dans lesquels les parents doivent participer.

Des apports

En vrac, nos interlocuteurs citent ce qu’ils apportent. La Fédération Wallonie-Bruxelles attribue des heures (6–9–12) en fonction de la population en P1 et P2 : cela permet d’encadrer des élèves maintenus en P1, via une remédiation ou des projets en demi-groupes (2). Dès la difficulté perçue, plusieurs de ces interlocuteurs pratiquent la concertation en équipe pédagogique ou avec des externes : CPMS, logopède, centre de rééducation fonctionnelle,… y compris les parents. Paradoxalement, des élèves en difficultés arrivent, comme tuteurs, à expliquer à leurs pairs certaines matières : cela les valorise. Un bilan évolutif des difficultés, conseils, remédiations, décisions peut facilement être transmis au collègue l’année suivante…

Ces pratiques, le CPMS, lien entre plusieurs écoles, peut les relayer et mettre en contact les enseignants. Et selon Mme Govaerts, « notre expertise dans l’objectivation des difficultés et des capacités de l’enfant, dans la concertation et le contact avec les parents, jouera un rôle important ». « Bref, le regard de l’enfant en difficultés change, conclut M. Vandepoele, quand on a un regard différent sur lui ».

Patrick DELMÉE

(1) http://www.enseignement.be/decolage
(2) Circulaire 4029, http://www.adm.cfwb.be

En bref

Projet d’échange
Par appel à candidatures, la Fondation Roi Baudouin invite les écoles maternelles et CPMS à partager leurs expériences et points de vue sur les relations avec les familles fragilisées. En partenariat avec Décolâge !, l’état des lieux et le partage devraient déboucher sur des pistes d’action et un relais des expériences positives. Date limite d’inscription : 3 décembre. Infos : 070/ 23 30 65 – proj@kbs-frb.behttps://www.kbs-frb.be/fr/

La Communauté Décolâge !
La circulaire 4110 (http://www.enseignement.be/circulaires) annonce que le projet Décolâge ! va devenir une Communauté. Toute école qui désire y adhérer pourrait le faire n’importe quand après avoir rédigé un plan d’action, pas aux fins de sélection, mais bien pour aider l’équipe de pilotage à comprendre la démarche de l’école et ses besoins. Pour aider à cette rédaction, la circulaire énonce une série – non exclusive – d’axes de travail.