Magazine PROF n°55
Dossier Rentrée 2022
Découvrir les nouveaux référentiels
Article publié le 30 / 08 / 2022.
Depuis plusieurs mois, les instituteurs de 1re et de 2e primaires sont formés par l’Institut interréseaux de la Formation professionnelle continue (IFPC) à découvrir et appréhender le tronc commun et ses référentiels.
Lors de cette rentrée, les élèves quittant la maternelle continuent sur leur lancée et poursuivent le chemin du tronc commun en 1re primaire. Leurs condisciples arrivant en 2e primaire y entrent également.
Afin que cette transition se passe au mieux, il était indispensable que tous les membres du personnel soient formés aux enjeux du tronc commun et aux nouveaux référentiels qui les accompagnent.
À la veille des vacances d’été et de cette rentrée particulière, nous sommes allés à la rencontre de deux formatrices de l’IFPC et d’enseignant-es d’écoles primaires de Forest, tous réseaux confondus.
Tout est mis en place dans cette école fondamentale forestoise pour que la journée se déroule au mieux que ce soit au niveau de l’accueil réservé par l’école aux participants qu’au niveau des formatrices - Ingrid Solbreux et Carine Bruwier – à leur écoute.
Le cadre de la formation
Cette formation professionnelle continue en présentiel fait suite à deux phases de formation en ligne. Les phases en distanciel portaient sur une première découverte des enjeux du tronc commun et des nouveaux référentiels via divers exercices. Si chacun-e s’accorde à dire que ces phases en ligne sont confortables, puisqu’elles permettent la gestion de son temps, tous n’étaient pas à l’aise avec le numérique. Après avoir suivi deux phases à distance, les participants se réjouissent de se retrouver en présentiel pour la phase 3 de la formation.
Les objectifs
Les quatre phases de cette formation professionnelle continue obligatoire répondent à de nombreux objectifs.
- découvrir le sens et les enjeux du tronc commun et les dispositifs spécifiques qui l’accompagnent.
- appréhender les clés de lecture des référentiels : leur philosophie, leur structure et leurs implications en termes d’enseignement-apprentissage.
- percevoir la continuité des apprentissages au travers des cohérences (verticale avec le référentiel des compétences initiales et les référentiels de P3 ; horizontale via les croisements et les visées transversales).
- amorcer une démarche réflexive en s’appuyant sur les référentiels.
La formation en présentiel visait la manipulation des référentiels et l’amorce d’une démarche réflexive. Ingrid Solbreux et Carine Bruwier insistent bien sur les différences entre référentiels et programmes. Les uns fixent le quoi (savoirs, savoir-faire et compétences en lien avec les attendus) et le quand : pour la première fois, les référentiels précisent de manière annuelle ces attendus en lien avec les contenus d’apprentissage. Les programmes, qui sont une prérogative des pouvoirs organisateurs, préciseront le comment.
L’organisation de la journée
Des groupes sont organisés. Les participant-es, lors des phases 1 et 2 de la formation, ont été amenés à découvrir un référentiel disciplinaire de leur choix. Cette première appropriation est réinvestie en phase 3.
Immédiatement, on entre dans le vif du sujet. Les référentiels disponibles en format PDF permettent à Ingrid Solbreux et Carine Bruwier de montrer comment naviguer facilement et utiliser au mieux ces outils.
Les plus-values du format numérique sont nombreuses : la loupe qui permet une recherche rapide dans les référentiels, le surlignage pour identifier ce qui a déjà été abordé entre autres en termes de contenus d’apprentissage, le travail collaboratif que ce type de document permet, la possibilité de mettre des commentaires pour expliciter notamment les acquis des élèves,…
Ensuite, chaque groupe est chargé de présenter aux autres la structure, les enjeux et objectifs généraux du référentiel disciplinaire exploité. Cette mise en commun apporte une vraie plus-value de la formation. Les enseignant-es échangent, partagent et au final identifient les atouts des référentiels.
« Je sais exactement ce que je dois voir par année », souligne une institutrice. Une collègue ajoute que « grâce aux différents tableaux synoptiques, je sais ce qui a été vu avant et ce qui sera vu après. Je n’ai plus l’impression d’être seule. Je vois que je suis un petit caillou utile. » Remarque générale : « On tient enfin compte du développement de l’enfant. Il y a plus de manipulation avant de passer à l’abstraction. La progression dans les attendus est très explicite. Et puis, on parle enfin de langue d’apprentissage. »
L’après-midi est consacrée à cet aspect nouveau que sont les visées transversales. Le travail collaboratif entre les enseignant-es est clairement mis en avant.
Et après ?
Au terme de la journée, les participant-es repartent rassuré-es et ravi-es de cette journée de formation et d’échanges. Les résultats des évaluations et les différents commentaires anonymes de l’évaluation de la formation « tronc commun » le prouvent: « c’est dense, riche, mais avec cette structure on n’est plus dans le vide. » «Je doutais, maintenant je suis convaincue », « Explications claires précises et dynamiques », « La formation est utile, claire et précise »…
La phase 4 (en ligne) et le forum ouvert plusieurs semaines encore après la formation rassurent et permettront de prolonger cette journée bien utile !
En 2022-23, les formations seront destinées aux membres du personnel de 3ème et 4ème primaire qui n’ont pas encore été formés. Pour plus de précisions sur le public cible de ces formations, voir Encart IFPC. Les formations sur les programmes (qui développent comment mettre en œuvre le contenu des référentiels) du niveau maternel et de 1ère – 2ème primaire seront quant à elles organisées au niveau des réseaux. Cette approche, étalée dans le temps, permet la cohérence et la continuité entre les formations.
Hedwige D'HOINE
Un temps d’échanges essentiel
Anne Furnemont est institutrice de français langue d’apprentissage à l’Institut Sainte-Ursule, à Forest. Témoignage.
PROF : Quelles étaient vos appréhensions avant cette formation en présentiel ?
Anne Furnemont : Je me réjouissais surtout de pouvoir rencontrer des collègues d’autres écoles, d’autres réseaux et de pouvoir échanger ensemble. Nous avions besoin de ce moment même si la formation en ligne était top. Être en contact avec des profs du terrain et de toutes les disciplines est important. Les interactions font avancer.
Vos représentations du Tronc commun et des référentiels ont-elles évolué ?
Oui, j’ai une vision plus claire et précise de vers quoi on va. Des enjeux. Ces référentiels sont beaucoup plus clairs et précis que les compétences socles. Par exemple, pour le FLA, le référentiel donne beaucoup d’indications, alors qu’avant on était dans le flou. Le référentiel aide aussi les enseignants à travailler main dans la main grâce aux domaines transversaux, mais aussi en croisant les attendus communs à diverses disciplines.
Quels sont les aspects positifs de ces référentiels ?
Ils sont complets, riches et structurés. L’articulation des savoirs, savoir-faire, compétences et attendus donne du sens aux apprentissages. C’est un moyen de faire progresser tous les élèves. La progression dans les apprentissages est clairement identifiée.
J’aime aussi le découpage par année. On sait ce qui doit être vu et quand.
Globalement, ils ne sont pas trop théoriques ni déconnectés du terrain, même s’ils sont très denses.
En quoi la formation vous a-t-elle été utile ?
La formation est longue, mais indispensable. Elle permet d’entrer dans les référentiels, d’apprendre à les manipuler, à découvrir comment les utiliser efficacement. La formation en présentiel est essentielle. Je suis très contente et c’est motivant de voir des évolutions positives dans ce métier si complexe.
Propos recueillis par Hedwige D'HOINE
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