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Magazine PROF n°20

 

Dossier Ne plus avoir peur des maths

Aider les dyscalculiques… et les autres

Article publié le 01 / 12 / 2013.

La vigueur du débat autour de la dyscalculie n’empêche pas de créer des ressources qui pourront aider les élèves en difficulté comme les dyscalculiques avérés…

Comme en témoigne à suffisance le dossier que la revue scientifique A.N.A.E. consacrait fin 2012 à la dyscalculie, les spécialistes eux-mêmes ne s’accordent pas sur une définition de ce trouble, dont les « taux de prévalence varient, selon les auteurs, entre 1 et 8% ». (1)

Véronique Degroote : « C’est le travail avec les enfants qui m’inspire ».
Véronique Degroote : « C’est le travail avec les enfants qui m’inspire ».
© PROF/FWB

Dans un tel contexte, il est absolument indispensable qu’enseignants et logopèdes travaillent ensemble, afin de ne pas poser trop vite l’étiquette « trouble d’apprentissage » sur une difficulté passagère qui trouverait sa réponse en classe plutôt qu’en cabinet… Ou pour qu’au contraire ils puissent repérer les signes d’un trouble persistant.

Véronique Degroote, logopède spécialisée en dyscalculie et gestion mentale, et qui travaille en partie dans l’enseignement spécialisé, est bien consciente du fait que le terrain reste mouvant... « Il y a de plus en plus de recherches à ce sujet et parfois, plus on lit, plus on se rend compte que c’est complexe ».

« Quand j’ai commencé à travailler, il y a une quinzaine d’années, explique Mme Degroote, il n’y avait pas grand-chose comme jeux mathématiques spécialisés. Maintenant, ça va mieux mais il subsiste une forte demande de la part des logopèdes et des enseignants qui ne comprennent pas toujours pourquoi les enfants ne comprennent pas… »

L’évolution des recherches dans le domaine de la dyscalculie a permis de mettre au point des tests normés, mais Mme Degroote y insiste : « Il y a une grande différence entre des difficultés d’apprentissage et un trouble d’apprentissage. La grande différence est qu’avec un enfant dyscalculique, on verra que malgré les aides, les difficultés restent. On peut rencontrer des enfants de 5-6primaire, et même d’humanités, qui sont incapables de faire 100 divisé par 2… »

Partir des difficultés de l'enfant

Ces troubles étant multiples, « je pars de la difficulté de l’enfant, et je vois avec lui ce qui lui convient. C’est le travail avec les enfants qui m’inspire ». À force de détourner des jeux ou de développer ses propres outils, mais aussi à force de lectures de spécialistes comme Stella Baruk, Rémi Brissiaud, Bernadette Guéritte ou encore Stanislas Dehaene, Mme Degroote a fini par mettre au point des jeux, dont le dernier-né, Mathoie. Elle en utilisait le prototype en formation, avec des enseignants ou des logopèdes, qui l’ont incitée à l’éditer.

« Depuis sa diffusion je reçois des nombreux retours très positifs du type Les enfants en sont fous. Ils aiment le collier de perles ainsi que les questions; elles couvrent pas mal de domaines, ils n'ont pas l'impression de travailler les maths,... » Édité en septembre dernier, il suppose néanmoins quelques explications pour être utilisé de manière optimale en classe ou en logopédie.

Le support de ce jeu est un collier de dix fois dix perles, qui permet de stimuler à la fois la vue, le toucher et l’audition. « Ce support va permettre une meilleure compréhension des relations entre les nombres (aspect ordinal) et la prise de conscience de l’inclusion des nombres entre eux (aspect cardinal) », explique la logopède dans la présentation de Mathoie.

Huit séries de vingt questions ciblent autant de difficultés et domaines spécifiques : espace, temps et rythme ; langage ; conservations ; classifications ; sériations ; comptage et dénombrement ; représentation des nombres ; et enfin calcul et opérations. Sur base de son expérience, de ses lectures et de diverses formations suivies, Mme Degroote a conçu chaque question pour qu’elle mette en évidence ou permette de travailler une difficulté précise. Raison pour laquelle elle insiste pour que les enseignants qui utiliseraient le jeu le fassent de façon optimale, en prenant le temps d’en saisir toutes les potentialités…

(1) « Dyscalculie et innumérisme : troubles du calcul ou enfants troublés par les maths ? », in A.N.A.E. Approche neuropsychologique des apprentissages chez l’enfant, nos 120-121, novembre-décembre 2012. http://www.anae-revue.com