Magazine PROF n°6
Dossier Remédiation : prévenir ou guérir ?
Géométrie très variable
Article publié le 01 / 06 / 2010.
Angèle aligne les tables de multiplication au tableau, Quentin sèche sur une division, un autre s’applique sur un graphique. Cours de math ordinaire pour les quinze élèves de première différenciée, à l’Athénée de Visé.
Enseignante en mathématiques, Stéphanie Collard détaille sa méthode : « Au départ d’un test, les élèves travaillent à leur rythme et à leur niveau. Avec une collègue de l’Athénée d’Alleur, j’ai élaboré des modules en me basant sur les pistes didactiques de la Communauté française et les questions des derniers CEB. Après chaque module, les élèves refont le test et je cible quelques exercices de remédiation ».
À la clé : l’épreuve menant à l’octroi du CEB, le certificat d’études de base. Certains élèves viennent de quatrième ou de cinquième primaire ; d’autres n’ont échoué, à la fin de la sixième, que dans quelques matières. « Dans un premier temps, on pleure, puis on fait front : je suis allée demander des cours à des institutrices, avant de réaliser des fiches individuelles d’exercices, en puisant largement dans le vécu quotidien des élèves, précise Christelle Loncelle, qui enseigne le français. Je travaille sur trois fronts : l’individuel, le collectif (quand je constate qu’un chapitre mérite d’être revu par tous), et le différencié (par groupes). Au cours de ma formation initiale, j’ai bénéficié de quelques cours sur la différenciation des apprentissages, mais cela restait fort théorique ».
Un double regard
Prolongeant une pratique qui était déjà en vigueur au temps de la première accueil, elle travaille en duo durant deux heures par semaine avec Stéphanie Collard. Les deux professeures le précisent : cette collaboration permet une remédiation plus ciblée, mais aussi des projets de classes, des échanges sur les pratiques. « Et un double regard sur des élèves pour lesquels nous nous sentons tout à la fois enseignantes, assistantes sociales, psychologues et confidentes », ajoute la professeure de mathématique.
L’atout du projet réside dans ce travail en équipe, sur base volontaire. Une équipe assez soudée et motivée pour faire face aux moments de découragement. L’an dernier, une élève a pu conquérir le CEB et semble bien se débrouiller en première année commune. Et les autres ? Anne Sokolowski, professeure de français en deuxième différenciée : « S’ils ne l’obtiennent pas, c’est un échec supplémentaire qui ne favorise pas leur (re)motivation. Certains élèves ont déjà un profil professionnel et rechignent à refaire des exercices de mathématique et de français qui leur pèsent depuis des années ».
L’implantation du premier degré différencié de l’Athénée sur le site de Glons accueillant les sections professionnelles et le CÉFA joue aussi un rôle. L’an prochain, la première différenciée déménagera à Visé, près des options générales et techniques. Un changement d’environnement destiné à donner davantage de chances au projet.
Catherine MOREAU
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