Magazine PROF n°17
Dossier LeTBI, un tableau blanc, informatisé, intelligent ou interactif?
Au TBI, mes élèves corrigent « C’est pas sorcier »
Article publié le 01 / 04 / 2013.
Sébastien Nuttens a refait tous ses cours de sciences et de géographie en fonction du TBI, avec plus de ressources, plus de variations, plus de satisfaction.
Au Collège Notre-Dame à Tournai, Sébastien Nuttens enseigne la géographie et les sciences naturelles aux 1re, 2e et 3e secondaires depuis 12 ans. « Il y a sept ans, les professeurs de sciences ont hérité d’un TBI venant de nos collègues de mathématiques. Depuis, j’en fais usage en classe. Avec le recul, une aubaine ! Les cours passent très vite et sont plus agréables pour les élèves… et pour moi. En sciences et en géographie, le TBI est un outil extraordinaire ».
Des usages divers
Cet outil, M. Nuttens l’utilise de plusieurs façons. « D’abord, je projette des pages de cours ou des vidéos, ou des animations flash. Sur un écran de deux mètres carrés, c’est un avantage. Ces projections me servent à introduire le cours, ou à poser des situations qui amèneront l’élève à réfléchir, à émettre une hypothèse et à la vérifier. Elles me permettent aussi de renforcer un concept, une démonstration, une manipulation, une expérience. Je peux faire la même chose avec l’accès à un site comme http://sciences-physiques.ac-dijon.fr/pedagogie/animations_Flash.php. Parfois, je demande aux élèves de déceler une erreur sur une de ces ressources ».
Aussitôt dit, aussitôt fait. Avec une classe de 3e, il lance une leçon sur la distinction entre la masse et le poids d’un corps avec une petite animation flash. Puis il mesure un objet avec une balance et un dynamomètre pour réexpliquer la différence entre les deux notions. Il a recours ensuite à une séquence de C’est pas sorcier, au cours de laquelle il stoppe plusieurs fois la vidéo pour demander à ses élèves quelle a été l’erreur de l’animateur et pour la corriger avec eux. Il projette ensuite l’énoncé de quelques exercices qu’un élève vient résoudre au TBI, en notant son raisonnement. Relevons que certains élèves utilisent également cette ressource pour la présentation de travaux.
Il y a sept ans, le collège a acquis trois premiers TBI, à la suite d’une concertation entre enseignants et direction, pour l’option maths fortes dans le degré supérieur. Aujourd’hui, pour cette école de 865 élèves et une centaine de professeurs, six TBI semblent, pour l’instant, suffire à la demande. Un nouveau projet concerne le local d’histoire. L’école a choisi des TBI fixes, pour des raisons de sécurisation du matériel.
M. Nuttens n’aimerait pas revenir en arrière : « J’aurais des difficultés à m’en séparer. J’ai refait tous mes cours en fonction de l’outil. J’essaie de récolter un maximum de vidéos ou d’animations pour illustrer mes cours. Cela m’a amené à y réfléchir davantage, à rechercher de nouveaux supports, plus clairs, et à avoir un cours plus varié. Je pense que cela favorise les différentes façons d’appréhender une matière par la gestion mentale : certains sont plus auditifs, d’autres plus visuels,… Mais je ne fais pas l’impasse pour cela sur les manipulations. Je continue à expérimenter dans le réel et à appuyer ou à expliquer différemment grâce au virtuel ».
Cela en jette
Et pour ses élèves ? « La vidéo et les animations aident à mieux comprendre. Et on ne doit pas changer de local pour aller voir la vidéo. Le grand écran capte plus notre attention : c’est plus animé que le tableau noir et c’est plus grand que la télévision. Le professeur complète les notes en même temps que nous ; c’est plus facile de suivre sur le TBI. Ce serait chouette de l’utiliser au cours d’histoire ou au cours de langues ».
M. Nuttens n’utilisait pas les TIC auparavant dans ses cours, ou très peu. Pour lui, cela a été plus facile d’entrer dans l’usage pédagogique des TIC par le biais du TBI. « Il redonne à l’enseignement une position de prestige, explique-t-il, un statut plus important : cela en jette et les élèves reconnaissent le travail fourni par l’enseignant et sa maitrise. Je pense que j’aurais été moins pointu avec le seul projecteur data ». Peut-être est-ce lui qui utilise davantage l’outil que l’élève ? Certains lui diront que l’on peut être plus interactif. Mais il pense avoir trouvé un usage qui lui convient pour aider au mieux ses élèves.
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