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Magazine PROF n°27

 

Dossier Mieux articuler enseignement, formation et emploi

Les Instances Bassins, des espaces de dialogue

Article publié le 01 / 09 / 2015.

L’Instance Bassin est un lieu où dialoguent les acteurs du monde de l’entreprise, de la formation et de l’enseignement.

Dès 2015-2016, les écoles qui souhaitent programmer une nouvelle option du qualifiant pour l’année suivante devront se référer, entre autres, aux axes prioritaires définis par leur Instance Bassin Enseignement-Formation-Emploi (IB EFE), nommés « thématiques communes », pour bénéficier d’une norme de création différenciée plus favorable. Sans cela, elles devront justifier leur choix pour espérer voir leur dossier aboutir. Les opérateurs de formation n’auront pas les mêmes contraintes, parce qu’ils sont déjà plus en phase avec les besoins économiques.

Une offre plus cohérente

Mises en œuvre en janvier 2015, les dix IB EFE (neuf en Wallonie, un à Bruxelles) ont des fonctions d'appui à la programmation, de soutien à l'analyse et de création de projets. L’IB EFE bruxelloise a repris en plus les missions d’avis de la Commission consultative Formation Emploi Enseignement, déjà active depuis 1996.

Sans compter leur président, les IB réunissent des représentants de l’enseignement qualifiant ordinaire (4), de la promotion sociale (2), de l’Administration de l’enseignement (2), de la formation professionnelle et de l’emploi (8) et des partenaires sociaux (8). Des invités ont voix consultative, notamment pour l’enseignement spécialisé (1) et les CPMS (1) (1).

Ces instances ont une chambre formation et une chambre enseignement. Celle-ci se confond avec l’Instance de pilotage interréseaux de l’enseignement qualifiant (IPIEQ) de leur zone. Audrey Grandjean coordonne le secrétariat de l’IB EFE de la Région bruxelloise. Selon elle, « les IPIEQ développent les liens entre écoles et entreprises, à travers des comités qui assurent le suivi du plan de redéploiement qu’elles établissent en concertation avec les réseaux et les chefs d’établissement. Elles sont devenues une interface entre pouvoirs organisateurs et secteurs professionnels, en cas de pénurie de lieux de stages par exemple ».

Tout comme les coordonnateurs des neuf IB wallonnes, Mme Grandjean planche avec son équipe sur un rapport à remettre en décembre compilant état des lieux, recueil de réflexions et de propositions réalisées par ses membres. L’état des lieux bruxellois montre par exemple, cinq occurrences de l’option de technique de comptabilité sur une seule commune bruxelloise. Un chiffre qui interpelle. « À terme, nos outils permettront de placer plus de cohérence dans l’offre d’enseignement et de formation », explique la coordinatrice.

« La liste des thématiques communes qui servent de référence pour la gestion des options tiendra compte des profils SFMQ, des métiers en pénurie ou en tension et des métiers émergents sur le bassin, poursuit Mme Grandjean. Mais aussi de la cohérence avec l'offre globale de formation et d'enseignement qualifiant. Autres critères à considérer : le caractère évolutif de ces éléments, les spécificités de l'emploi indépendant et des PME et l'évolution démographique ».

Ce premier rapport servira de banc d’essai. Il permettra de vérifier l’efficacité de la méthodologie et de la présentation commune sur lesquelles les IB EFE travaillent depuis janvier. « Mais il fournira déjà à l’IPIEQ un socle d’analyse plus complet pour l’octroi des incitants à la création, à la fermeture ou au soutien au maintien d’options », commente Mme Grandjean.

Et d’autres chantiers

L’IB s’intéresse aussi aux stages en entreprises. « Un récent décret les rend obligatoires au 3e degré pour les options en CPU, pour les 7es années et pour certaines autres options. Des stages d’observation sont également prévus pour tous les degrés. La demande est donc importante. La Région nous a demandé de collecter les données à ce sujet ».

Enfin, les IB EFE peuvent développer des « pôles de synergies » pour mettre en place des projets d’amélioration des dispositifs locaux. « Bruxelles pourrait, par exemple, travailler sur les représentations des élèves et des enseignants sur les métiers techniques, pour dégager des pistes pour améliorer l’attractivité des options du qualifiant et des formations menant à ces métiers. Les IPIEQ de Charleroi, Huy-Waremme, Liège et Verviers finalisent deux études sur ce thème ».

Bref, selon la coordinatrice, « la plus-value des IB EFE, c’est l’espace de discussion et de dialogue qu’elles ouvrent sur la question du pilotage de l’offre d’enseignement et de formation professionnelle. Cela crée une dynamique positive. Les enseignants et les opérateurs de formation peuvent expliquer leurs missions respectives aux interlocuteurs sociaux. Et ceux-ci peuvent aussi exprimer leurs attentes en termes de besoin de travailleurs qualifiés. Tout le monde s’enrichit d’informations sur le système. La concurrence fait place à une logique de complémentarité et de cohérence ».

(1) Accord de coopération relatif à la mise en œuvre des bassins EFE http://bit.ly/1KPT1R0

Tous aux commandes

Si l’enseignement obligatoire et de promotion sociale relèvent de la Fédération Wallonie-Bruxelles, insertion professionnelle et emploi (en partie) sont des compétences régionales. Enclencher des politiques transversales suppose des accords de coopération entre entités.

Pour piloter ces politiques, les gouvernements de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de la Wallonie, de Bruxelles-Capitale, et la Commission communautaire francophone, ont créé le 26 février 2015, un groupe de pilotage en matière d’enseignement qualifiant, de formation et d’insertion professionnelle. Il réunit des représentants des ministres-Présidents, des ministres responsables de l’enseignement qualifiant, de la formation et de l’insertion professionnelle et des administrations compétentes.

Plusieurs décisions ont été prises, dont la désignation des présidents d’instances des dix Instances Bassins (lire ci-contre) et la décision de mettre en œuvre l’Office francophone de la formation en alternance (lire «L’alternance fait peau neuve»).

Cadastres de l’offre

Pour réaliser leurs rapports annuels (analytique et prospectif), les Instances Bassin Emploi Formation Enseignement (IB EFE) doivent récolter des données concernant l’offre d’enseignement et de formation disponible sur leur territoire.

La Direction des Relations École - Monde du travail (Dremt), au sein de l’Administration de l’enseignement, collabore avec les Instances de Pilotage Inter-réseaux de l'Enseignement Qualifiant (Ipieq) sur une banque de données informatisée en ligne. « Dès septembre, l’outil sera opérationnel pour 55 options du qualifiant, soit un peu moins d’un tiers du total », déclare Anne Hellemans, directrice à la Dremt. On y trouvera les options les plus ou les moins fréquentées, et des analyses sur chacune des options : sa fréquentation, sa situation, les indices de spécialisation d’une zone. Ce travail se fait d’abord sur le 3e degré, y compris les 7e professionnelles ».

Par ailleurs, selon Audrey Grandjean, qui coordonne l’IB EFE bruxelloise, les chambres « formation » vont également mettre en chantier à la rentrée prochaine un cadastre du même type pour l’offre des opérateurs de formation.

Enfin, cette description de l’offre pourra être complétée par un autre outil, le cadastre des trajectoires. Anne Hellemans : « Il prend corps. Un groupe de travail démarre en septembre ».