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Magazine PROF n°10

 

Dossier Les défis de l’enseignement spécialisé

Recoudre le costume d’apprenant

Article publié le 01 / 06 / 2011.

Problèmes de santé, manque de structure scolaire adaptée et accessible, décrochage,… Dans le spécialisé, une palette de raisons peuvent expliquer l’absentéisme. Pour y remédier, une initiative spécifique a vu le jour : les Structures scolaires d’aide à la socialisation ou à la resocialisation (SSAS).

Ponctualité, respect de soi-même, des autres et du matériel,… Voilà des questions au menu du débriefing quotidien des élèves de la Structure scolaire d’aide à la socialisation ou à la resocialisation (SSAS), créée à l’Institut des Métiers de la construction et de l’environnement (IMCE), à Erquelinnes.

Le débriefing quotidien : un espace de dialogue pour mesurer les petits pas des élèves vers la resocialisation.
Le débriefing quotidien : un espace de dialogue pour mesurer les petits pas des élèves vers la resocialisation.
© PROF/FWB

Que faire de jeunes, mineurs, que des blessures de la vie et des échecs répétés ont apparemment brouillés irrémédiablement avec l’école ? De ce questionnement mené à l’École secondaire d’enseignement spécialisé est né, voici une petite dizaine d’années, un projet « Passerelle », soutenu par le Fonds social européen. Il propose un enseignement en alternance en partenariat avec le CEFA Hainaut-Sud.

Un projet encore inadapté pour des jeunes en errance sociale, cumulant les difficultés (renvois, assuétudes, problèmes judiciaires,…). D’où la création, en 2004, d’une SSAS accueillant trois groupes de six élèves, dans une des trois implantations de l’école hennuyère, pour une durée maximale de deux ans (1). Objectif : « Redonner sens aux apprentissages, autrement dit recoudre leur costume d’apprenant », explique Christophe Quittelier, directeur de l’IMCE.

Le projet, prévu pour des élèves de formes 3 et 4 du secondaire, comporte deux étapes (2). La première, « de socialisation », vise l’acquisition de compétences sociales propres à chacun des élèves (présence, ponctualité, respect, collaboration,…), puis la construction d’un projet personnel basé sur les centres d’intérêt. Ensuite, l’élève, avec l’appui d’une équipe pluridisciplinaire (formateurs, CPMS,…) pourra s’engager en « immersion » dans un projet de formation, faire un stage (dans l’école, dans une entreprise,…) et présenter un « dossier métier ». Car l’objectif final est évidemment de le réintégrer dans une filière de formation choisie. Une réalité pour environ 45% des jeunes dont certains bénéficieront encore d’un accompagnement (4 h par semaine) par l’école, l’année suivante.

Structure et souplesse

Une équipe de six enseignants de formations diverses pilote chaque classe SSAS. Tous volontaires. Si le projet s’appuie sur une structure solide (35 heures de cours par semaine), l’organisation de terrain privilégie la souplesse : projets individuels et collectifs, moments de parole, pédagogie très différenciée, horaires personnifié (on est « avec Xavier » ou « avec Joy»), l’intitulé du cours de formation générale et professionnelle apparaissant implicitement au fur et à mesure des semaines.

Aurore Van Haelst, professeur d’éducation plastique, l’assure : cette SSAS réclame de chaque enseignant une grande polyvalence - « Je tâte du jardinage et de la menuiserie » - et un esprit d’équipe. « Partager les difficultés rencontrées, se remettre en question, pratiquer l’autodérision, cela permet de progresser. Ce projet réclame beaucoup de temps et d’énergie. Comment abandonner un élève en crise à la fin des cours ? »

« On peut se demander jusqu’où ces enseignants peuvent aller pour se donner les conditions d’exercer leur métier normalement, ajoute Christophe Quittelier, le directeur. Je suis le garant de ces limites. Lorsqu’après un fait grave, un jeune n’exprime pas de regrets, ce n’est pas acceptable. Mais je constate que la réponse décalée qu’offre le SSAS convient à une majorité de ces élèves ».

(1) D’autres écoles ont développé ce projet pilote : l’École Jean Bosco à Chastre, l’Epes Remeujoie à Malonne, le Centre professionnel d’enseignement spécialisé libre Saints-Jean-et-Nicolas à Schaerbee, l’École Clair Val à Suarlée et Le Soleil Levant à Montignies-sur-Sambre.
(2) Circulaire 3534 https://www.gallilex.cfwb.be/fr/cir_liste_res.php?type_mot_clef_expression=2&mot_clef_expression=25636&referant=c05e&titre=Circulaires+et+autres+actes+administratifs+en+vigueur&filtre=1&serie=&nbaff=5