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Magazine PROF n°10

 

Dossier Les défis de l’enseignement spécialisé

Le type 8 accueille près de quatre élèves sur dix

Article publié le 01 / 06 / 2011.

La détection précoce des difficultés d’apprentissage des enfants et leur prise en charge dans l’enseignement ordinaire devraient permettre au spécialisé de type 8 de jouer son véritable rôle.

En 2009-2010, 6158 élèves étaient inscrits dans l’enseignement primaire spécialisé de type 8, « destiné aux élèves pour lesquels l'examen pluridisciplinaire (…) a conclu à des troubles des apprentissages. Ceux-ci peuvent se traduire par des difficultés dans le développement du langage ou de la parole et/ou dans l'apprentissage de la lecture, de l'écriture ou du calcul, sans qu'il y ait retard mental ou déficit majeur sur le plan physique, comportemental ou sensoriel. Ils doivent être considérés comme des troubles complexes aux origines multifactorielles » (1).

L’objectif de cet enseignement consistant à remédier à ces troubles de l’apprentissage, il est important d’analyser ce que deviennent les enfants inscrits dans le type 8, dans la suite de leur scolarité. En 2009-2010, une petite centaine d’enfants sur les 6007 qui étaient inscrits en type 8 l’année précédente ont rejoint le primaire ordinaire. Très peu d’enfants orientés à un moment vers l’enseignement spécialisé de type 8 réintègrent donc l’enseignement primaire ordinaire.

Comme le type 8 n’existe pas en secondaire, il est également utile d’examiner où sont orientés en secondaire les élèves qui quittent le type 8 du spécialisé. Sur 1337 élèves passés en 2009-2010 en secondaire, 569 (soit 42%) ont été orientés vers le spécialisé, en type 1 surtout, 2 et 3 dans une moindre mesure. On retrouve les 768 autres jeunes dans l’ordinaire, majoritairement (plus de 80%) dans le degré différencié. Une recherche portant sur le parcours ultérieur de ces élèves (2) montre que la plupart d’entre eux sont rapidement orientés vers des filières professionnelles, dans l’enseignement ordinaire ou en spécialisé.

Par ailleurs, en croisant les données socio-économiques et la situation scolaire en 2009-2010 des élèves inscrits l’année précédente en type 8, on observe que les élèves réintégrant l’enseignement ordinaire ont un indice socio-économique plus favorable que la moyenne. Et que, en secondaire, ceux qui intègrent une 1re commune ont un meilleur indice que ceux qui vont en 1re différenciée. Précisons encore, comme on le lira dans notre infographie, que les garçons sont presque deux fois plus nombreux que les filles dans l’enseignement spécialisé de type 8.

Revoir les critères d'orientation

Un des facteurs explicatifs tient à la définition même du concept de « troubles de l’apprentissage ». "Une notion floue, constate Andréa Dupont, directrice du CPMS spécialisé de la Communauté française, à Verviers, et membre du Conseil supérieur de l’enseignement spécialisé (CSES),  sachant l’évolution des recherches en neuropsychologie, comme celles qui mettent l’accent sur les fonctions exécutives et les troubles attentionnels, avec ou sans hyperactivité, avec ou sans troubles des conduites pouvant altérer les possibilités d’apprentissage ». Le CCES plaide d’ailleurs pour l’actualisation de la circulaire ministérielle de 1992 qui détermine encore les modalités d’orientation vers les types d’enseignement spécialisé. pour la révision des critères d’orientation vers des types d’enseignement spécialisé (3).

Par ailleurs, une orientation dans le type 8 aide certains parents à accepter le diagnostic de la différence de leur enfant. L’orientation « est souvent le fruit d’un fragile compromis entre les besoins spécifiques d’un élève, les ressources éducatives d’une familles, les seuils de tolérance d’une école ordinaire et plus globalement l’offre d’enseignement spécialisé voire de transports scolaires, d’une région », observe Mme Dupont.

Face à ces constats, la Commission de pilotage du système éducatif, en 2008 déjà, a émis une série de recommandations dont certaines se sont concrétisées : détection précoce des troubles d’apprentissage (avant l’échec), sensibilisation et accompagnements des parents, développement et diffusion d’outils, formation. Et, bien entendu, l’intégration, idéalement au sein de l’enseignement ordinaire. Lancée en 2009, l’intégration, dès la 1re primaire, d’élèves du type 8 (328 enfants en 2010-2011), encadrés par des enseignants expérimentés du spécialisé, ouvre effectivement des possibilités (4).

(1) Décret organisant l'enseignement spécialisé, art. 8, §8. https://www.gallilex.cfwb.be/document/pdf/28737_018.pdf
(2) TREMBLAY P., Efficacité interne de l’enseignement spécialisé primaire de type 8 en Belgique francophone, ULB, 2008.
(3) Avis n°134 du Conseil supérieur de l’enseignement spécialisé. http://www.enseignement.be/index.php?page=24410&navi=966
(4) Lire le dossier « Intégration : le spécialisé en mutation », paru dans PROF n°3, septembre 2009.