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Magazine PROF n°18

 

Dossier Cours philosophiques : à la croisée des chemins

L’enseignement relatif aux religions dans l’Union européenne

Article publié le 01 / 06 / 2013.

La carte ci-jointe, qui ne concerne que l’enseignement officiel (obligatoire), évoque l’enseignement relatif aux religions, réparti selon quatre catégories, imaginées par Luce Pépin, ancienne directrice de l’Unité européenne d’Eurydice (1). Les pays laissés en blanc ne sont pas couverts par son étude.

Dans les pays colorés en bleu, l’enseignement de la religion est dispensé par des laïcs, non liés à une communauté religieuse.

En France, état laïc et neutre, la religion est hors de l'école publique, mais depuis 2002, les programmes scolaires se sont ouverts à la connaissance
« du fait religieux ».

Dans les deux autres catégories établies par Mme Pépin (et ici colorées en orange et en brun), on trouve des pays où cet enseignement est lié à une communauté religieuse, qui décide de son contenu, de sa pédagogie, du contrôle de ses enseignants, et que l’auteure appelle un enseignement
« confessionnel ».

Dans certains de ces pays, l’enseignement confessionnel est optionnel ou facultatif. Il se situe en dehors des heures et matières obligatoires et optionnelles : Espagne, République tchèque, Pays-Bas, entre autres.

Dans d’autres pays (brun), cet enseignement peut être obligatoire, avec possibilité de dispense, comme en Roumanie.

« Toute classification doit être abordée avec prudence, rappelle cependant Mme Pépin, tant les situations, contextes et approches (NDLR : décrits dans son étude) varient d’un pays à l’autre, et parfois au sein d’un même État ».  Ils varient, par exemple, selon le critère de la séparation de l’Église et de l’État.

Ainsi, en Angleterre, l'Église anglicane est l'Église d'État, avec la Reine pour chef. L'État et l'Église ont collaboré pour l'enseignement de la religion obligatoire. Il est devenu toutefois non confessionnel et s’est ouvert sur la diversité des religions présentes dans la société. En France, à côté de l'école publique, un secteur privé subventionné est principalement confessionnel. Trois départements d’Alsace-Moselle se distinguent : les religions catholique, protestante et israélite y sont reconnues et les écoles publiques dispensent des cours de ces trois religions avec possibilité de dispense.

D’autres pays où existe cette séparation connaissent des coopérations plus ou moins importantes entre l’Église et l’État. Les Pays-Bas sont un des pays les plus sécularisés en Europe. Toutefois, les piliers catholique et protestant restent très présents dans un système éducatif où la liberté d’enseignement et de créer des établissements scolaires est totale, et où les établissements privés (majoritairement confessionnels) et publics sont financés sur un pied d’égalité. C’est un des rares pays de l’Union européenne (avec la Belgique) où l’enseignement privé subventionné est plus important que l’enseignement public.

Selon l’auteure, là où l’enseignement de la religion est déterminé par une communauté religieuse (la majorité des cas), il est la plupart du temps facultatif ou optionnel et, s’il est obligatoire, il y a possibilité de dispense. Il est intéressant de noter que cet enseignement non confessionnel est plutôt présent dans les pays du nord, protestants. « Si l’enseignement confessionnel reste l’approche la plus répandue (avec certaines ouvertures sur la diversité religieuse), ajoute-t-elle, l’enseignement non confessionnel, neutre et plurireligieux et l’enseignement du fait religieux semblent gagner du terrain ». 

(1) Dans L'enseignement relatif aux religions dans les systèmes scolaires européens. Tendances et enjeux, éd. Network of European Foundations, 2009, http://bit.ly/1UUKazy, p. 15