Magazine PROF n°22
Dossier E-learning : un autre défi pédagogique
« Une capsule de 12 minutes équivaut à 50 minutes de cours »
Article publié le 01 / 06 / 2014.
Plusieurs enseignants du Centre éducatif communal secondaire La Garenne, à Charleroi, ont adopté le modèle de la classe inversée pour certaines séquences de cours.
Une courte vidéo montrée en classe pose le défi : « Pourquoi les icebergs flottent-ils sur l’eau ? » (1) Au tour des élèves de le relever en puisant les informations nécessaires, à domicile, dans un cours audio-vidéo construit par des enseignants, riche d’expériences, d’animations, de photos. En classe, ils confronteront, nuanceront leurs réponses avant d’appliquer les connaissances à la résolution de problèmes et à des travaux pratiques.
Plusieurs enseignants de La Garenne sont montés dans le train de cette nouvelle approche pédagogique qui rompt avec le modèle traditionnel d’enseignement. « Le déclic, ce fut lorsque Anne-Gaëlle Merlot, une élève de 5e transition Éducation physique, a expliqué (parfaitement) la réplication de l’ADN (le transfert des noyaux dans le processus de création de la cellule) à une partie de la classe qui n’avait pu assister au cours, explique Patrick Bombart, professeur de sciences. Cette élève était passée de la phase consommation de la matière à la phase de production ».
Des avantages pédagogiques
L’enseignant a scénarisé certaines séquences de cours en réalisant des capsules vidéo de 12 minutes suivies de petits questionnaires d’autoévaluation. « Bien sûr, cela prend beaucoup de temps. Mais les avantages pédagogiques sont nombreux. Je peux gérer, confronter l’ensemble des questions des apprenants. Le temps dégagé en classe - une capsule de 12 minutes équivaut à 50 minutes de cours - peut être utilisé pour des exercices plus nombreux, plus différenciés et pour l'apprentissage par projet. L’élève qui échoue à l’évaluation qui suit peut revoir la capsule autant de fois qu’il le souhaite. Et après une absence, une remise à niveau est facilitée ».
M. Bombart collabore aussi avec Alain Stradiot, professeur d’éducation physique, qui a mis en ligne plusieurs séquences de son cours d’hygiène. « En cas de problème, les élèves communiquent avec moi via Facebook. Je peux ainsi leur donner des précisions, des schémas, des photos, des liens utiles. Et d’autres ressources pour l’élève qui veut en savoir plus. C’est aussi de la différenciation».
Pour Michel Vandriessche, responsable des cyberclasses, ce modèle de classe inversée progresse lentement. « Partager des cours qu’on a peiné à construire ne va pas de soi et peu de conseillers pédagogiques sont suffisamment formés aux nouvelles technologies de la communication pour accompagner les enseignants souhaitant faire le pas. Il faut aussi rassurer les parents désarçonnés devant ce changement ».
Le responsable voit plus loin : le système pourrait être élargi à d’autres écoles de la Ville, même fondamentales. Moyennant un code d’accès à la plateforme Claroline Connect, chaque élève ou étudiant, quel que soit son niveau, pourrait se remettre à niveau grâce à des séquences mises en ligne par des enseignants.
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