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Magazine PROF n°29

 

Dossier Ils ont décroché, ils ont repris pied

Parole d'expert - Bruno Humbeeck :
« L’adulte doit pouvoir lâcher prise »

Article publié le 01 / 03 / 2016.

« Les parents sont la meilleure et la pire des choses pour leurs enfants ». C’est en tout cas le point de vue de Bruno Humbeeck, psychopédagogue, chercheur en pédagogie familiale et scolaire à l’Université de Mons.

Auteur de nombreuses publications sur la prévention des difficultés scolaires et familiales et sur la prise en charge des personnes en rupture, Bruno Humbeeck observe que la plupart des décrocheurs sont des doubleurs. Lorsqu’ils doublent, ils font illusion un temps. Mais leurs schémas cognitifs produisent vite de nouvelles difficultés. Ils se découragent à la suite de leurs échecs, de leur sentiment d’échec et des déceptions des parents.

« Ceux-ci attendent le plus souvent que leurs enfants réussissent leurs études, et dans les temps, pour rester dans la norme et monter le plus vite possible dans l’ascenseur social. Faire les devoirs avec le jeune, par exemple, est intéressant. Mais il ne faut pas le faire avec de trop grandes attentes. Pour éviter de blesser la relation en transformant le désir d’apprendre de l’élève en peur de ne pas donner la bonne réponse, de ne pas répondre aux exigences des parents ».

Quand il travaille avec les familles, le psychopédagogue essaie d’abord de susciter chez le jeune une auto-évaluation de ses centres d’intérêt, hors école. Ils peuvent être une opportunité de reconstruire la relation jeune/parents, via une activité dans un domaine peu investi par les adultes, mais qui a de l’intérêt pour le jeune et le valorise. « Cela peut être regarder un épisode de Bob l’Éponge avec un plus jeune ou réaliser avec un ado une partie de jeu vidéo (qui nécessite beaucoup d’intelligence procédurale et analytique). C’est le départ d’une dynamique où le jeune se sent compétent et voit le regard positif posé sur lui par l’adulte ».

« Le temps de l’adulte n’est pas celui du jeune »

Selon lui, il faut énormément de temps et de sérénité pour y arriver. Or, le temps de l’adulte, ce n’est pas celui du jeune dans notre société où l’adolescence, privée des rites de passage d’autrefois, est devenue une période longue et « molle ». La pression scolaire incite l’adulte à exiger du jeune qu’il fasse des projets, tandis que l’ado glande et s’ennuie sans que ce soit angoissant ou problématique à ses yeux.

La reconstruction de l’estime de soi demande un énorme travail pour le jeune. Mais elle exige aussi un formidable effort pour l’adulte qui doit changer radicalement de posture. Cela veut-il dire que l’adulte devient laxiste ? « Non. Il doit conserver des règles et les repères et sans doute les ajuster. Par exemple, au lieu d’exiger les 80% de moyenne on peut faire un deal sur les 60% ».

 

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