Magazine PROF n°5
Dossier L'enseignement de promotion sociale
Audacieux, mais pas sans filet
Article publié le 01 / 03 / 2010.
Modules, valorisation des acquis de l’expérience, cours du jour et du soir,… Facile à gérer, cette souplesse ?
Katty Mertens, aux rênes de l’École d’Evere/Anderlecht (1800 étudiants) le déclare tout de go : « Je gère mon école comme une entreprise. Mes étudiants sont des clients qu’il faut accueillir, encadrer et mener à bon port ». Ces clients aux parcours non linéaires ne simplifient pas le travail administratif. « Nous couvrons une plage-horaire de quelque 75 heures par semaine », explique de son côté Pierre Colleaux, à l’Ifosup de Wavre. À différentes étapes au sein de chaque unité de formation, il faut fournir des documents. La délivrance des attestations de fréquentation des étudiants bénéficiant d’un congé-éducation mobilise une bonne partie du travail de l’éducatrice ».
Autre tâche d’envergure : tenir compte des acquis de l’expérience de chaque étudiant. Dans la pratique, la mise en œuvre de l’article 8 dépend du projet d’établissement. « Nous nous basons le plus souvent sur les diplômes ou certificats, poursuit le directeur wavrien. Dans les autres cas, en fonction des expériences, des attestations, du niveau d’études atteint, je fais passer ou non des tests de prérequis. Cela donne un diagnostic. Faute de moyens, c’est-à-dire de périodes, ce n’est pas simple de mobiliser le conseil des études ». Même écho au Centre Asty Moulin à Namur. Les diplômes d’abord. Par facilité. Par prudence, aussi. « Comme nous pouvons dispenser un étudiant d’un cours, mais pas de l’épreuve finale, nous évitons de le mettre en difficulté », explique Thierry Thirionnet.
L’EPS veut s’adapter aux besoins de la société. Un bémol : quand elle supprime une formation en perte de vitesse, l’école doit réaffecter ses enseignants définitifs ou les mettre en disponibilité en déduisant leur charge-horaire de la dotation (1). D’où l’intérêt de faire les bons choix et d’utiliser toutes les facettes que permet le diplôme de l’enseignant. Ainsi, par exemple, dans une école bruxelloise, l’ouverture en septembre d’un bac en commerce extérieur et d’un complément du CESS permettra de « recaser » les enseignants de la formation informatique-bureautique. D’où, aussi, la nécessité d’agir de manière cohérente : aux conseils de zone gérant les offres de formation au sein d’un même réseau s’ajoutent des concertations interréseaux pour éviter les redondances et collaborer. Bref, l’EPS joue volontiers la carte des synergies.
C. M.
(1) Pour couvrir les frais de fonctionnement, la Communauté française accorde aux écoles une enveloppe de 2,5 millions de périodes (50 minutes), répartie selon différents critères : nombre d’étudiants, niveau d’études, nombre de périodes durant les années antérieures…
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