Magazine PROF n°9
Dossier PISA n’est pas le bulletin des enseignants
Comprendre l’écrit, version PISA
Article publié le 01 / 03 / 2011.
Pour PISA, « comprendre l’écrit, c’est non seulement comprendre et utiliser des textes écrits, mais aussi réfléchir à leur propos et s’y engager. Cette capacité devrait permettre à chacun de réaliser ses objectifs, de développer ses connaissances et son potentiel, et de prendre une part active dans la société » (1).
Les épreuves PISA se basent sur trois caractéristiques majeures : les textes (de natures diverses), les situations (en gros, les contextes), et les aspects. Cette notion d’aspect renvoie à l’approche cognitive adoptée face à un texte : localiser et extraire des informations ; intégrer et interpréter ce qui est lu ; réfléchir et évaluer (prendre du recul et rapporter le texte à des expériences personnelles), cette dernière compétence étant jugée comme le signe d’une compréhension en profondeur.
Le score global d’un élève comprend trois sous-échelles, correspondant à ces trois aspects. Les items de l’épreuve concernent tantôt l’une, tantôt l’autre sous-échelle, dans des contextes et sur des textes de natures diverses.
Les experts de l’Unité d’analyse des systèmes et des pratiques d’enseignement (aSPe) observent avec satisfaction que le score moyen de nos élèves a progressé depuis PISA 2000 dans les trois sous-échelles : + 8 points pour les deux premières et +25 points pour « réfléchir et évaluer ». Alors qu’en moyenne OCDÉ, les scores ont régressé de 3, 8 et 8 points. Pour Ariane Baye, « soit le niveau de compétence a augmenté, soit nos élèves sont plus familiers de ce type d’évaluation ». À moins que ces deux facteurs se conjuguent…
Près de 10\% de très bons lecteurs
La conception de l’épreuve permet d’établir « une échelle de compétence [comprenant sept niveaux] en compréhension de l’écrit sur laquelle sont situés à un endroit donné chacun des items en fonction de leur degré de difficulté et chacun des élèves en fonction de leur performance » (2). Dans l’exemple de question ci-dessus, une réponse complète est située au niveau 4 (score 569) et une réponse partielle au niveau 2 (454). Au total de l’épreuve, un élève qui a répondu correctement à 50\% au moins des items de niveau 3, mais à moins de 50\% des items de niveau 4, est situé au niveau 3.
En Communauté française, 1\% des élèves ont atteint le niveau 6 et 8,6\% le niveau 5. Ils sont « capables d’aborder des textes dont le fond ou la forme ne leur est pas familier. Ils réussissent à y trouver des informations, à les comprendre dans le détail et à identifier celles qui sont pertinentes pour la tâche à accomplir. Ils sont également capables de faire des évaluations critiques de ce type de textes et de formuler des hypothèses (…) en se basant sur des connaissances spécialisées et en utilisant des concepts parfois contraires aux attentes ».
PISA voit le niveau 2 comme « un seuil de compétence (…) à partir duquel les élèves commencent à montrer qu’ils possèdent des compétences (…) qui leur permettront de participer de manière efficace et productive à la vie de la société ». En Communauté française, 76,7\% des élèves atteignent ou dépassent ce niveau. PISA les juge « capables de mener à bien des tâches qui consistent à localiser des informations (…), de faire des comparaisons ou des contrastes autour d’une seule caractéristique, de découvrir le sens d’un passage bien délimité (…) même si les informations pertinentes n’apparaissent pas d’emblée et d’établir des liens entre un texte et leur expérience personnelle ». Le chantier prioritaire reste d’amener au niveau 2 le petit quart d’élèves qui n’y sont pas…
D. C.
(1) OCDÉ (2011), Résultats du PISA 2009: Savoirs et savoir-faire des élèves (Volume I). http://dx.doi.org/10.1787/9789264097643-fr
(2) Sur l’échelle de compétences et la conception des questions, lire les pages 39 à 50.
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