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Magazine PROF n°43

 

Dossier Rentrée 2019

Que sont les inspecteurs devenus ?

Article publié le 02 / 09 / 2019.

Quel rôle jouent les inspecteurs à l’heure de la nouvelle gouvernance des écoles prévue par le Pacte pour un Enseignement d’excellence ?

Du neuf pour les inspecteurs à l’heure d’un nouveau mode de gouvernance des écoles, qui s’appuie sur davantage de participation, d’autonomie et de responsabilisation des directions et de leurs équipes éducatives (1). La parole à Pascale Genot, inspectrice générale coordinatrice.

Pascale Genot, inspectrice générale coordinatrice : « Les inspecteurs ont une nouvelle mission : l’audit en milieu scolaire ».
Pascale Genot, inspectrice générale coordinatrice : « Les inspecteurs ont une nouvelle mission : l’audit en milieu scolaire ».
© PROF/FWB

PROF : Pourquoi fallait-il réformer les services de l’Inspection ?
Pascale Genot :
Dans le nouveau mode de gouvernance des écoles, chaque équipe élabore son plan de pilotage qui est ensuite analysé par un délégué au contrat d’objectifs (DCO) avant de devenir un contrat d’objectifs conclu pour six ans (2).

Et dans ce cadre, en quoi le rôle des inspecteurs change-t-il ?
Le contrôle a priori et systématique des pratiques pédagogiques des équipes ne cadre plus avec les principes du nouveau modèle de gouvernance. On est dans une autre logique : laissons d’abord les équipes faire le diagnostic de leur établissement et définir leurs modalités de pratiques !

Concrètement, cela signifie que depuis cette rentrée 2019, l’inspecteur ne vient plus tous les trois ans dans les classes pour contrôler le niveau des études a priori. Et cela quel que soit le degré d’avancement des écoles dans l’élaboration de leur plan de pilotage.

Quelles sont alors les missions des inspecteurs?
Ils ont une nouvelle mission : l’audit en milieu scolaire. Ainsi, les inspecteurs de l’enseignement du continuum pédagogique (de la 1re maternelle au 1er degré du secondaire) et ceux de l’enseignement secondaire de transition et de qualification sont appelés à intervenir dans les cas où un établissement refuse ou est dans l’incapacité d’établir son plan de pilotage, ou à la suite de l’évaluation intermédiaire ou finale de son contrat d’objectifs.

Ils effectuent aussi un audit dans des écoles qui présentent, par rapport à la moyenne des écoles, des écarts significatifs de performances, écarts mesurés par des indicateurs liés au climat de l'école, aux parcours et résultats des élèves…

Dans ces deux cas, l’objectif est de rechercher les raisons de ces difficultés et de soutenir l’équipe en lui apportant des recommandations.

Ils ont aussi des missions d’évaluation ?
Oui. Ils sont chargés d’évaluer, à l’échelle du système éducatif, la manière dont certains dispositifs pédagogiques sont mis en place dans les écoles, puis d’informer et de conseiller le Gouvernement. Cela peut être, par exemple, l’enseignement en immersion, en alternance, le DASPA-FLA pour des élèves qui ne maitrisent pas la langue de l’enseignement (3).

Cela signifie-t-il que le contrôle du niveau des études disparaît complètement ?
Non, comme avant, les inspecteurs contrôlent le respect de la règlementation dans les écoles : cela peut concerner, par exemple, l’adéquation du matériel didactique et de l’équipement aux nécessités pédagogiques, le respect des programmes d’études, des règles concernant la gratuité… Mais ces investigations et contrôles sont davantage ciblés sur « la présomption de manquements substantiels repérés notamment lors des missions d’audit ou d’évaluation de dispositifs pédagogiques ».

Pour ces missions d’audit, d’évaluation et de contrôle, les inspecteurs reçoivent un mandat clair et doivent respecter un dispositif et une méthodologie spécifique, déterminés en concertation avec la Commission intermédiaire de coordination (qui fait le lien entre les DCO, l’Inspection et les autres services de la Direction générale du Pilotage du Système éducatif).

D’autres missions ?
Ils peuvent également, à la demande d’un directeur ou d’un pouvoir organisateur (PO), évaluer les aptitudes pédagogiques d’un enseignant à l’aune du respect des référentiels et des programmes. Et collaborer à la réalisation des épreuves certificatives, à la formation en cours de carrière interréseaux… Ils jouent aussi un rôle d’expertise pédagogique au sein de différentes commissions, notamment pour l’élaboration des référentiels des différentes disciplines.

Réaliser des audits, cela demande une formation ?
Oui, cela suppose d’établir une méthodologie de travail : recueil, analyse de données… Un noyau d’inspecteurs référents, responsable de la mission d’audit, suit actuellement une formation spécifique dans ce domaine.

C’est un changement pour les écoles aussi…
C’est vrai que les directions et les équipes pédagogiques avaient sans doute l’habitude de rencontrer « leur(s) » inspecteur(s) depuis plusieurs années.

Dorénavant dans le cadre d’une mission d’évaluation de pratiques ou d’audit, ils peuvent voir arriver plusieurs inspecteurs de niveaux différents. La perspective est différente : « Ce n’est pas mon inspecteur qui vient me voir, c’est un groupe d’inspecteurs qui vient réaliser une mission ». Davantage de transversalité, moins de personnalisation ; cela peut dédramatiser la visite de l’inspecteur.

Ceci dit, cette transformation s’inscrit dans un cheminement. Depuis la réforme du service de l’Inspection en 2007, il n’y a plus d’évaluation des aptitudes pédagogiques des enseignants, sauf en cas de demande du PO.

Propos recueillis par
Catherine MOREAU

(1) Décret relatif au Service général de l’Inspection
https://www.gallilex.cfwb.be/fr/leg_liste_res.php?recherche=Rechercher&ddddj=10&ddddm=01&dddda=2019&nature_juridique=87&intitule_1=inspection&intitule_2=&intitule_3=&referant=l01&titre=Recherche+de+texte+l%C3%A9gislatif+en+vigueur&filtre=1&nbaff=20
(2) Lire le dossier « Pilotage & contrats d’objectifs » paru dans notre édition de septembre-octobre-novembre 2018,
http://enseignement.be/index.php?page=27203&id=2607
(3) Lire « Daspa-FLA, pour mieux aider les élèves à maitriser le français ».

Plans de pilotage : deuxième vague

Durant cette année scolaire, 913 écoles fondamentales et secondaires élaboreront à leur tour leur plan de pilotage. Cela a nécessité d’engager 5 directeurs de zone (DZ) et 36 délégués aux contrats d’objectifs (DCO) supplémentaires pour compléter le cadre (circulaires 7188 et 7189) (1).

Ces écoles organiseront deux demi-jours supplémentaires de formation obligatoire durant cette année scolaire (circulaire 7228) pour initier leurs équipes à ce processus de contractualisation (1).

Rappelons que durant l’année 2018-2019, les équipes pédagogiques de 903 écoles fondamentales et secondaires ont élaboré leur plan de pilotage Elles ont défini leurs objectifs spécifiques et les stratégies pour les atteindre, en regard des objectifs globaux d’amélioration fixés par le Gouvernement.

Ensuite, sous la supervision de 4 DZ, 53 DCO ont analysé ces plans de pilotage (au regard de la situation de l’école et des objectifs d’amélioration, et de leur conformité avec le décret) avant qu’ils deviennent des contrats d’objectifs conclus pour une durée de six ans.

(1) http://www.enseignement.be/circulaires