Magazine PROF n°27
Dossier Mieux articuler enseignement, formation et emploi
Mieux articuler enseignement, formation et emploi
Article publié le 01 / 09 / 2015.
De multiples décisions et dispositifs témoignent d’une articulation renforcée entre les politiques d’enseignement, de formation et de mise à l’emploi des jeunes.
Naissance des Instances Bassins Enseignement-Formation-Emploi, réforme de la formation en alternance, conventions entre promotion sociale et opérateurs de formation, accroissement des stages, nouvelles conventions sectorielles en matière d’enseignement, de formation et d’insertion, création de la Direction des relations Enseignement-Monde du travail au sein de l’Administration,… Nous pourrions encore allonger la liste des signes qui témoignent d’un renforcement de l’articulation entre enseignement, formation et emploi.
Ni aux études, ni en formation, ni au travail
Comme on le lira dans l'article « Une lame de fond », ce n’est pas propre à notre Fédération Wallonie-Bruxelles, mais c’est une véritable lame de fond, justifiée par des chiffres alarmants (voir nos infographies). Malgré une récente embellie, le chômage et les difficultés de décrocher un emploi frappent une part importante de jeunes, en particulier les moins qualifiés, en Wallonie et plus encore à Bruxelles.
Le nombre d’élèves sortis de l’école en 3e, 4e ou 5e secondaire « sans laisser d’adresse » reste impressionnant. Comme le pourcentage de NEETS, acronyme anglais désignant les jeunes de 15 à 24 qui ne sont ni aux études, ni en formation, ni travailleurs ou demandeurs d’emploi : 12% en Belgique mais 18,57% à Bruxelles et même 20,2% si on ne prend que les 18-24 ans !
Cette lame de fond prend la forme de stratégies concertées et décidées à tous les niveaux, depuis l’Organisation pour la Coopération et le Développement Économiques jusqu’aux bassins scolaires. En Belgique, où les compétences « enseignement », « formation » et « emploi » sont éclatées, cela suppose une nouvelle gouvernance basée sur la coopération entre entités, comme l’évoque le Conseil de l’Éducation et de la Formation dans plusieurs de ses Avis (http://www.cef.cfwb.be).
Un signe ne trompe pas : les différents accords gouvernementaux 2014-2019, à Bruxelles, à Namur et en Fédération Wallonie-Bruxelles, comportent chacun un important chapitre sur cette meilleure articulation des politiques.
Sur le terrain, on en voit d’autres, et on en pointe dans les pages qui suivent : la définition des profils « métiers » impliquant davantage les secteurs professionnels ; la présence de tous les acteurs dans les Instances Bassins ; le contrat unique d’apprentissage et la création de l’Office Francophone de la Formation en Alternance,…
Instrumentaliser l'enseignement?
Mais pour piloter cette nouvelle cohérence, il faut disposer d’indicateurs fiables sur, par exemple, ce que deviennent les jeunes qui sortent de l’enseignement avant l’heure ou sans diplôme… D’où l’urgence de concrétiser le cadastre des parcours éducatifs ou post-éducatifs sur lequel planchent la Fédération Wallonie-Bruxelles et l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (Iweps). Il ne s’agira pas d’un cadastre exhaustif mais bien d’une analyse statistique basée sur le suivi d’une cohorte d’élèves depuis la 1re secondaire et pendant dix ans après leur sortie de l’enseignement.
Reste une question de fond : ce mouvement ne conduit-il pas à instrumentaliser l’enseignement ? À le détourner de sa mission qui consiste (notamment) à « préparer tous les élèves à être des citoyens responsables » ? Cette question, nous l’avons posée à Nico Hirtt, enseignant retraité et co-fondateur d’Appel pour une école démocratique, et à Olivier Remels, secrétaire général de la Fondation pour l’Enseignement. Mais aussi à quelques acteurs de terrain. N’hésitez pas à nous faire part de votre réponse…
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