Magazine PROF n°17
Dossier T’ar ta gueule à la récré
Le pari de l’empathie
Article publié le 01 / 04 / 2013.
Créée par le psychologue suédois Anatol Pikas, la méthode des préoccupations partagées mise sur la capacité de l’agresseur de développer de l’empathie envers la victime et de construire des solutions pour changer la situation (1). Elle est utilisée, parmi d’autres méthodes (suivi individuel, interventions collectives,…) par le Service de Médiation scolaire en Région wallonne;
« Concrètement, elle peut s’appliquer dans un cas de harcèlement bien repéré – dans le cas d’un bouc émissaire, par exemple – et si l’on a bien identifié les protagonistes », explique Christophe Bourgois, médiateur.
Le médiateur rencontre individuellement les principaux élèves impliqués en évitant de porter des accusations. Au(x) brimeur(s), il explique qu’il se fait du souci pour la victime et, dès que l’élève admet être conscient de la situation, lui demande ou lui suggère ce qu’il pourrait faire pour améliorer la situation.
À la victime, rencontrée en dernier lieu, il exprime sympathie et soutien et tente avec elle de repérer des comportements susceptibles de provoquer chez ses pairs des réactions agressives. Le médiateur lui explique aussi que les brimeurs ont accepté de coopérer et qu’il s’engage à revoir tous les protagonistes pour suivre l’évolution de la situation. De nouvelles rencontres avec le(s) agresseur(s) permettront de vérifier les engagements et constater les progrès accomplis. Enfin, tous les acteurs seront éventuellement conviés à une rencontre finale pour montrer que le problème est réglé. « La méthode a ses avantages et ses limites, conclut Christophe Bourgois. Elle amène les agresseurs à réfléchir aux conséquences de leurs actes hors de l’influence du groupe. Mais elle peut difficilement s’appliquer dans des cas graves d’intimidation ou quand l’agresseur n’éprouve aucune empathie ».
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