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Magazine PROF n°15

 

Dossier Comment attirer plus de jeunes vers les sciences ?

Vers des référentiels plus balisés

Article publié le 01 / 09 / 2012.

De nouveaux référentiels de compétences terminales en sciences vont voir le jour dans l’enseignement secondaire. L’objectif : tendre vers une plus grande cohérence.

© PROF/FWB/Jean-Michel Clajot

Des rapports d’inspection ont mis le doigt sur l’hétérogénéité des contenus en sciences dans les 2e et 3e degrés du secondaire, selon les intitulés de cours, les années, les degrés, les réseaux,... Philippe Delfosse, inspecteur coordonnateur : « Cette hétérogénéité a rendu impossible, il y a trois ans, l’organisation d’une évaluation externe non certificative en 4e générale ». Les inspecteurs notent également des distorsions dans la progression des apprentissages ; un passage trop rapide, parfois, à l’abstraction et observent que si les référentiels définissent les compétences terminales à acquérir, ils précisent peu comment les mettre en œuvre progressivement et les évaluer.

D’où l’idée de revisiter ces référentiels en les balisant davantage. Au sein du cabinet de la ministre de l’Enseignement obligatoire, un groupe de travail assez large a planché sur un schéma d’écriture des référentiels à utiliser dans les chantiers en cours (sciences et math pour la transition et une partie de la formation générale dans le qualifiant).

Des UAA

Concrètement, les futurs référentiels découperont la matière en unités d’acquis d’apprentissage représentant chacune une compétence et décriront les savoirs, savoir-faire et attitudes à faire acquérir et les démarches mentales utilisées. Prenons l’exemple fictif d’une unité visant à rendre les élèves du 2e degré de transition capables de déterminer, en physique, les formes d’énergies présentes dans une situation donnée, et à en estimer le mode de transformation.

Elle préciserait un ensemble de savoirs (structure de la matière, quantification, transformation de l’énergie,…) et les démarches mentales utilisées : connaitre (définir, décrire des formes d’énergie,…), appliquer (déterminer le taux de conversion d’une forme d’énergie en une autre) et transférer (débattre des avantages et inconvénients des modes de production,…). La même unité, appliquée au 3e degré déterminerait des savoirs et des démarches mentales plus complexes : débattre des alternatives au nucléaire pour produire de l’électricité et des conséquences sur le prix de l’énergie, sur l’environnement, par exemple. Une façon d’intégrer en sciences l’ERE–DD, à la suite aux engagements pris lors des Assises de l’Éducation relative à l’Environnement et au Développement durable en 2010-2011 (1). « Ce modèle aidera les réseaux à être plus explicites dans la construction des programmes, la méthodologie restant évidemment de leur ressort », précise Alain Maingain, conseiller de la ministre.

Des défis à relever

Ce plan a ainsi été confié à des groupes de travail réunissant enseignants, conseillers pédagogiques, de divers réseaux, experts universitaires,… présidés par des inspecteurs. Cet automne, ils remettront à la ministre le fruit de ce travail qui sera longuement discuté au sein de la Commission de Pilotage, du Conseil Général de Concertation de l'Enseignement secondaire, du gouvernement, du parlement... Restera ensuite aux réseaux à le traduire en programmes, pour une application pas avant la rentrée 2014.

Un fameux défi ! « L’enseignement en biologie, physique, chimie, s’organise de manière différente selon les réseaux, explique M. Delfosse. Si l’officiel distingue ces branches dans les programmes, les plages horaires, les bulletins,… et les confie souvent à trois enseignants distincts, le libre, par contre, a une vision plus intégrée, les confiant au même enseignant. Pas simple de concevoir des unités d’acquis d’apprentissage compatibles avec les deux approches ». Cela suppose de « dégraisser » les programmes de certains contenus. M. Delfosse : « L’enseignement doit-il se lancer dans une vaine course vers des contenus scientifiques exponentiels – en biologie, par exemple, le savoir double tous les sept ans ? Ou plutôt assurer aux élèves des connaissances de base et les rendre assez autonomes pour en acquérir d’autres ? » Les groupes de travail se heurtent aussi à la place des sciences de la terre considérées par certains comme une science exacte, par d’autres comme une science humaine. Notons que les futures grilles liées à ces référentiels dans le qualifiant garantiront deux périodes en sciences au 2e et au 3e degrés du technique et du professionnel.

C. M., Pa. D.

(1) http://www.assises-ere.be