Médiation scolaire à Bruxelles - espace professionnel - Identitié du service

 

Cadre décrétal

Le législateur, par décret du 30 juin 1998, a instauré un Service de médiation scolaire : « Il est créé un service de médiation scolaire chargé de  prévenir la violence et le décrochage scolaire dans les établissements d'enseignement secondaire (…).
La médiation vise à favoriser, à conserver ou à rétablir le climat de confiance qui doit prévaloir dans les relations entre l'élève, ses parents ou la personne investie de l'autorité parentale, s’il est mineur et l'établissement scolaire » .

Ce Service de médiation scolaire est placé sous l’autorité de la Direction générale de l’Enseignement obligatoire (DGEO) de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il est structurellement indépendant des écoles et des réseaux d’enseignement.
 
Le  Service de médiation scolaire est un ‘entre-deux’, une interface entre d’une part les élèves et leurs familles, et d’autre part l’école. Aux termes du décret, il contribue, en tant que tiers  neutre et en travaillant les relations de confiance, à la prévention de la violence et du décrochage scolaire.
 
Il veille à travailler en « bonne intelligence » avec toutes les parties, c’est-à-dire en faisant preuve vis-à-vis d’elles d’un respect identique. Il est attentif à ne jamais nuire ni aux personnes ni aux fonctions qu’elles exercent.

En novembre 2013, un second décret confirme et renforce ce type de travail.

Fonctionnement du service

Le Service de Médiation en Région de Bruxelles-Capitale est composé de 56 médiateurs et de deux coordonnateurs.

Le Service propose un service interne ou « service local  » aux écoles.

En vertu d’une convention passée entre le Service de médiation et l’école demandeuse,

  • la coordination du Service de médiation scolaire s’engage à ouvrir un service local de médiation dans l’école
  • le Chef d’Établissement accepte les modalités de fonctionnement du Service de médiation scolaire telles que précisées dans le « Projet de Service » et le « Guide de la médiation scolaire en Région de Bruxelles-Capitale ».


Au sein des écoles desservies, le service local de médiation peut être sollicité, à titre individuel ou collectif, par toute personne ou service ayant un rapport direct ou indirect avec une situation scolaire : élève, futur ou ex-élève, parent, famille, éducateur, professeur, direction, CPMS, SAJ, AMO, SAS, CPAS, services de la Direction générale de l’Enseignement obligatoire…

Orientations qui sous-tendent le service

La médiation se définit comme l’action de mettre en relation, par un tiers appelé le médiateur, des personnes, soit en vue de la prévention ou la résolution d’un différend, soit en vue de l’établissement ou du rétablissement d’une relation sociale .
 
La médiation scolaire, par cette action de mise en relation des personnes, vise à favoriser, conserver ou rétablir le climat de confiance dans les écoles. En effet, le médiateur scolaire travaille à la création, la poursuite ou le rétablissement d’un dialogue ou d’un lien entravé. Il contribue ainsi à l’émergence de nouvelles possibilités relationnelles.

Par ce travail sur les relations de confiance entre les acteurs de l’école, la médiation scolaire contribue à la prévention des logiques de rupture que sont la violence et le décrochage scolaire.

Le médiateur est tenu de se positionner en tant que tiers.

À cet effet, il :

  • propose aux personnes qui le sollicitent une disponibilité d’écoute, de réflexion et de travail sur le sens de ce qu’elles vivent : exprimer, analyser, débattre, décider ;
  • met en place un processus coopératif dont il est le garant sans exercer de pouvoir de décision. En cela, il se distingue d’autres tiers tels que le juge ou l’arbitre.


Cette pratique professionnelle nécessite que le médiateur assure sa neutralité en veillant à maintenir une distance vis-à-vis des enjeux des personnes, que ceux-ci soient éducatifs, moraux, disciplinaires, administratifs ou autres. Il se concentre sur la conduite du processus de médiation dont l’objet et les contenus sont exclusivement ceux des personnes et ce, sans intention ni visée à la place des personnes. De même, il ne porte de jugement ni sur les faits ni sur les valeurs présentés par les personnes et laisse la place à l’émergence de la solution proposée et au respect de celle-ci.

Lorsqu’il est sollicité ou lorsqu’il prend l’initiative de faire offre de service, le médiateur va évaluer, avec les personnes concernées, la pertinence d’un processus de médiation librement consenti de part et d’autre.

Valeurs de référence du service

En adéquation avec la Direction générale de l’Enseignement obligatoire, le Service de Médiation scolaire promeut les valeurs suivantes  :

  • la confiance en soi
  • le respect de l’autre
  • l’émancipation sociale de tous les acteurs
  • la citoyenneté
  • la reconnaissance sociale et culturelle.

Le médiateur fonde son identité professionnelle sur :

  • l’accueil inconditionnel
  • la coopération
  • la créativité
  • l’empathie
  • l’indépendance
  • la multi-partialité
  • la neutralité
  • le non-jugement
  • la réflexion ternaire (quitter le face-à-face et introduire le tiers…)
  • le conflit comme outil ou occasion de transformation

Bien que chaque médiateur possède ses valeurs personnelles, il est important que celui-ci veille à ce que ses propres valeurs n’interfèrent pas avec sa pratique. Ainsi, le médiateur se doit de demeurer neutre afin d’accueillir sans jugement les valeurs des personnes qui le sollicitent.