Magazine PROF n°37
Dossier Se préparer aux aménagements raisonnables
Mutualiser les moyens de l’intégration
Article publié le 30 / 03 / 2018.
À partir de la rentrée 2019 ou 2020, des pôles territoriaux mutualiseront les moyens actuellement consacrés à l’accompagnement des élèves en intégration permanente totale dans l’enseignement ordinaire.
C’est un des nombreux objectifs du Pacte pour un Enseignement d’excellence : un élève qui relève de l’enseignement des types 1 (retard mental léger ), 3 (troubles du comportement) ou 8 (troubles des apprentissages ) ne pourra être orienté vers le spécialisé que si tout a été mis en œuvre dans l’ordinaire pour répondre de manière efficace à ses besoins spécifiques, par la mise en œuvre d’aménagements raisonnables.
L’objectif est d’arriver à ce que que les parents puissent avoir un choix réel et de qualité égale, dans l’ordinaire ou dans le spécialisé. Et, par conséquent, de réduire le nombre d’élèves dans l’enseignement spécialisé au bénéfice de l’ordinaire.
Cette logique préventive suppose notamment une réforme de l’intégration permanente totale, qui permet actuellement à un élève inscrit dans le spécialisé de bénéficier, dans l’ordinaire, de périodes d'accompagnement par du personnel de l'enseignement spécialisé. Les travaux du Pacte prévoient que seuls des élèves inscrits et suivant des cours dans l’enseignement spécialisé pourront bénéficier de ce type d’intégration.
Des pôles territoriaux
Pour aider les écoles ordinaires accueillant des élèves avec des troubles d’apprentissage à mettre en place des aménagements raisonnables, le Pacte prévoit de créer, au sein de chaque réseau, des pôles territoriaux attachés à un établissement de l’enseignement spécialisé. Leur rôle sera de mutualiser par bassins géographiques les moyens consacrés à l’accompagnement des élèves en intégration permanente totale dans l’enseignement ordinaire.
Dans l’état actuel de la réflexion, l’intention est que les pôles territoriaux gèrent les moyens correspondant au budget actuellement alloué dans le cadre de l’intégration et qu’ils bénéficient, en fonction du nombre d’élèves accompagnés, d’une augmentation des moyens accordés.
Dans chaque pôle, un coordinateur devra encadrer et accompagner les écoles dans la stratégie consacrée à l’intégration et aux aménagements raisonnables (Pacte pour un Enseignement d’excellence, Avis n°3 du Groupe central, pp. 252-253. http://bit.ly/2GiQXF6).
Un projet pilote dans l’enseignement libre
Le projet-pilote Pôles d’aménagements raisonnables et intégrations (PARI), lancé et coordonné par le SeGEC au niveau de l’enseignement secondaire, illustre ce que pourraient être ces futurs pôles. Actuellement, trois PARI couvrent le diocèse de Bruxelles et quatre les autres diocèses.
Chaque pôle, placé sous la responsabilité d’un coordinateur, a été créé au départ d’un établissement d’enseignement spécialisé volontaire, qui a développé une expertise en matière d’accompagnement des élèves à besoins spécifiques dans l’enseignement ordinaire, dans le cadre de l’intégration.
Dans ce cadre, leurs missions sont multiples : informer les écoles de l’enseignement ordinaire sur les aménagements raisonnables, y favoriser la mise en place d’aménagements adéquats au bénéfice d’élèves à besoins spécifiques qui y sont inscrits, y outiller les équipes pédagogiques par rapport à la prise en charge de ces jeunes.
« Concrètement, je reçois des parents, des enseignants, des agents du CPMS…, explique Carole Dewintere, assistante sociale et coordinatrice du Pôle mis en place à l’Institut technique d’enseignement secondaire spécialisé, à Ath, qui accompagne une septantaine d’élèves en intégration dans onze écoles de la région. Avec ma collègue logopède, nous ciblons ce qui est raisonnable, puis nous rencontrons la direction et l’équipe pédagogique pour proposer des aménagements matériels, pédagogiques ou organisationnels. C’est donc un rôle d’interface entre l’ordinaire et le spécialisé ».
C. M.
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