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Magazine PROF n°23

 

Dossier École et droits de l'enfant

Quand toute l’école construit la loi

Article publié le 01 / 09 / 2014.

Depuis 2008, l’Institut de la Sainte-Famille, à Schaerbeek, réunit élèves et enseignants dans un conseil de citoyenneté, espace de discussions et d’échanges.

C’est en 2008 qu’est né le projet de créer un conseil de citoyenneté, avec l’objectif de diminuer les incivilités, d’augmenter le bien-être et les résultats scolaires.

© Fotolia/Africa Studio

Un mini-forum

Au début de l’année scolaire, lors d’un mini-forum, chacune des trente-deux classes propose des règles pour vivre ensemble. Les éléments communs forment « la loi », présentée à tous lors d’une fête et affichée dans toute l’école. Chacun, jeune ou adulte, s’engage à la respecter. Ensuite, il s’agit de la faire appliquer à travers le conseil de citoyenneté où se retrouvent chaque semaine un élève par année (élu par ses pairs), un enseignant volontaire par degré, la directrice, un éducateur et le coordinateur.

Ce conseil fait respecter la loi dans les situations difficiles en mettant en place une logique de réparation, en proposant et en faisant appliquer punitions et réparations. Il encourage, voire aide des initiatives positives dans l’école : radio dans la cour de récréation, sensibilisation à la sécurité routière… Il accueille les nouveaux élèves et mène à bien un projet collectif annuel.

L’an dernier, c’était l’installation de bancs dans la cour de récréation. Précédemment, le projet choisi a abouti à un règlement modifié : désormais, les élèves peuvent utiliser le GSM de manière silencieuse (envoi de SMS, audition de musique avec des écouteurs durant les récréations). Et les adultes sanctionnent plus systématiquement les écarts à ce règlement (l’emploi du GSM en classe, par exemple).

Chacun a son mot à dire

« Le conseil peut proposer, mais pas décider, explique, Bruno Derbaix, son coordinateur. Les décisions sont encadrées par les adultes et le directeur a le droit de véto. Mais les enquêtes le montrent : beaucoup d’élèves estiment qu’ils ont leur mot à dire, qu’ils sont dans une école où on les écoute. Et surtout où il est possible d’agir ».

M. Derbaix le précise : « Mettre en place ce conseil dans l’école suppose de relever trois défis. D’abord, instaurer un changement de culture. Car il y a, chez des enseignants, la peur de perdre leur position de maitre dans leur classe, de devoir justifier aux élèves le bien-fondé de leurs choix, de devoir en faire plus et que l’innovation ait raison de l’expérience de certains.»

« Et puis, il faut surmonter la difficulté de communication dans l’école pour éviter que le travail du conseil soit méconnu. Enfin, construire une réparation en lien avec une incivilité et permettant de servir de levier pour la collectivité prend plus de temps. Mais c’est un investissement car en contribuant à la pacification de l’école, cela amène une diminution à terme des incivilités et donc un gain de temps ».