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Magazine PROF n°32

 

Dossier Maitrise de la langue d'enseignement

Ils témoignent

Article publié le 01 / 01 / 2017.

L’apprentissage du vocabulaire
À l’École fondamentale Notre-Dame, à Jumet, Lucas Antenucci, Marilise Lardinois et Marie Dumont constatent chez leurs élèves de P2 beaucoup de difficultés en vocabulaire : « Les enfants ne comprennent pas le sens derrière les mots, la phrase. Ils ont du mal à allier une image mentale et un mot ou à découper un mot en syllabes. Nous devons mettre en place beaucoup de différenciation ». Pour cela, ils utilisent un fichier d’exercices de diagnostic auto-construit : mise en correspondance d’une image et d’un mot, construction d’une phrase associée à une image, ou de phrases découpées.

Observateur et attentif
« La capacité concrète d’un élève à communiquer me permet d’évaluer l’évolution de la maitrise de la nouvelle langue, explique David Scholpp, qui enseigne dans un contexte multilingue et multiculturel, à l’École communale de la Liberté, à Liège. La vitesse à laquelle il comprend ce que je dis, ce que je lui demande est aussi un bon indicateur. Certains se lancent rapidement ; d’autres attendent d’être plus sûrs d’eux… C’est donc important de multiplier les indicateurs. Aucun outil officiel ne m’accompagne. Je tente d’être observateur et attentif. Ce qui se passe dans les couloirs à la récréation est aussi intéressant et significatif que ce qui se passe en classe ».

Mettre les « petits parleurs » en confiance
Diplômée en 2013, Adeline Hector enseigne en 6e primaire à l’École Notre-Dame du Sacré-Coeur, à Schaerbeek. « Toutes les deux semaines, lors du conseil de coopération, les élèves, en cercle, parlent de la vie en classe, donnent des idées. Certains, notamment ceux qui maitrisent mal le français, n’osent pas parler devant les autres enfants, craignant de faire des erreurs. Pour mettre à l’aise, en confiance ces petits parleurs, je leur pose des questions avant le conseil, je les aide à préparer ce qu’ils vont exprimer ».

Une autre attitude
Enfant, Audrey Vanbinnepeek ne comprenait pas les consignes des enseignants. Devenue institutrice, elle veille à ce que ses élèves la comprennent bien. Titulaire de P3 à l’École n° 17 à Schaerbeek, elle veille notamment à expliciter avec ses élèves le vocabulaire utilisé, dans toutes les disciplines. Quant aux parents, « je les rencontre physiquement, lorsqu’ils amènent leur enfant à l’école. Je parle avec eux en direct ou par le biais d’un interprète, leur enfant ou un autre parent. À la maison ils ne doivent pas me remplacer : les devoirs ne sont qu’un drill ».

Une grille d’évaluation
Vinciane Carlens, professeure à la Haute école Charlemagne, à Liège : « Au cours de sensibilisation au français langue étrangère et seconde, en section préscolaire, j’insiste sur l’importance de privilégier l’oral et d’y recourir dans toutes les situations de vie de la classe. Et sur la nécessité de varier les supports de communication (en particulier les outils visuels/images). Je leur fais analyser différents outils dont les fascicules Éduquons ensemble avec Polo le Lapin, développés par l’Université de Mons. Pour mesurer la maitrise de la langue par les élèves, j’ai construit une grille d’évaluation et j’invite mes étudiants à la critiquer. Pas facile en dix heures de cours ! »

L’oral soutient l’écrit
À l’École n°17 de Schaerbeek, Julie Choquet (P3) et Violaine Jauzion (P3) travaillent l’oral au quotidien en corrigeant les erreurs de syntaxe et de vocabulaire, ou en les faisant corriger par leurs élèves. « Mais c’est difficile de travailler cela de façon structurée ou de déterminer les acquis et non-acquis ». Avant toute écriture, elles utilisent l’oralisation. Autre ressource, la mise à disposition des élèves de banques de données de noms, de verbes, de compléments, de connecteurs.