Magazine PROF n°32
Dossier Maitrise de la langue d'enseignement
Des projets centrés sur la langue
Article publié le 01 / 01 / 2017.
Pour soutenir l’apprentissage du français en maternelle, l’École 1-2 de Saint-Gilles bouscule les habitudes, des logopèdes font de la prévention et des institutrices s’organisent en plateau.
À l’École 1-2 de Saint-Gilles, deux logopèdes testent tous les enfants de la M1 à la P2, en septembre. Quatre collègues font de même dans deux écoles voisines, avec une grille créée par leur groupe de six. Elles déterminent avec les enseignants et les agents CPMS les élèves avec qui elles travailleront et les stratégies à mettre en place. Elles réalisent alors des exercices de prévention en lexique et en phonologie, par groupe de cinq élèves, une heure semaine : discernement de nom, rythme, collection d’images qui symbolisent des mots… Le retour vers la titulaire est immédiat, y compris sur les exercices réalisés.
Le projet Logos
Ce projet est né il y a sept ans, suite à un testing sur l’apprentissage du français réalisé avec les soixante élèves de M3 par le CPMS : un test collectif suivi de rencontres individuelles. Il montrait un déficit en lexique et phonologie. Les partenaires engagent alors six logopèdes via les fonds de l’enseignement différencié et une subvention du Pouvoir organisateur.
Cinq ans plus tard, les élèves de M1 sont en P2. Véronique Lahoese, conseillère pédagogique : « Un nouveau testing comparé au premier montre des bénéfices dans tous les domaines travaillés ».
Cette année, les logopèdes viennent en plus une période tous les 15 jours en P1 et P2. Le but ? « Observer plus finement l’enfant en contexte réel et se concerter avec les titulaires pour améliorer les pratiques d’apprentissage. Des deux côtés, elles ont exprimé des réticences. Mais le Pouvoir organisateur a insisté pour mener ce projet-pilote un an, avant d’en faire le bilan ».
Le projet Plateau
De plus, il y a deux ans, deux titulaires de M1-M2 ont décidé d’ouvrir les portes de leurs locaux. « Nous avons voulu mélanger les petits et les bons parleurs de nos deux classes, explique Najat Assiba, avec des coins destinés au langage dans un local, aux mathématiques et au graphisme dans l’autre. Je me suis spécialisée dans les activités de langage, ma collègue dans les autres ».
Chaque matin, elles travaillent en ateliers. Une particularité ? Elles prennent des notes sur tout ce qui se passe : « un support pour assurer un feedback vers nos élèves et les valoriser : « Tu as dit une belle phrase aujourd’hui. Il y a un mois, tu avais des difficultés à faire une phrase complète… » C’est aussi un outil pour améliorer nos pratiques en concertation ».
« Nous étions volontaires pour travailler en duo, continue l’enseignante. Et nous avons osé nous remettre en question. Nous avons reçu deux locaux contigus et des moyens pour les aménager. Le bénéfice ? Les petits parleurs dialoguent. La précision, le niveau de vocabulaire, la structuration de la pensée augmentent ». Aujourd’hui, un deuxième duo s’est mis en place et Mme Assiba est devenue personne-ressource en français dans un local atelier ouvert aux quatre classes.
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