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Magazine PROF n°44

 

Dossier L’oral, un objet d’enseignement

« Le chef-d’oeuvre valorise nos élèves »

Article publié le 06 / 12 / 2019.

Renaud Minguet a lancé avec ses élèves de P6 la pratique du chef-d’œuvre écrit et oral à l’École fondamentale Saint-Nicolas, à Sart-Dames-Avelines.

En P6, à l’École fondamentale Saint-Nicolas, les élèves réalisent un chef-d’œuvre au cours de l’année. Une pratique initiée alors que Renaud Minguet, aujourd’hui directeur, était instituteur (1).

Renaud Minguet : « Nous préparons nos élèves au chefd’oeuvre, de façon concertée, de la P3 à la P6 ».
Renaud Minguet : « Nous préparons nos élèves au chefd’oeuvre, de façon concertée, de la P3 à la P6 ».
© PROF/FWB

À des périodes fixes, ils produisent un ensemble de textes en fonction des sujets qu’ils ont choisis. Ils se préparent également à présenter ce travail oralement. Ils sont aidés par leur titulaire, mais aussi par un-e enseignant-e faisant office de marraine ou de parrain.

Le but est de donner du sens aux apprentissages dans toutes les disciplines. Ce dispositif permet aussi de développer les compétences transversales : démarches mentales, manières d’apprendre, attitudes relationnelles.

Une préparation à l’oral

Pour s’exercer à la présentation orale, les élèves réalisent des élocutions depuis la P3, sur le même principe, avec un temps de recherche, d’écriture et de préparation plus court – une semaine en P3. Ils rencontrent leur marraine/parrain une fois par mois en-dehors du temps scolaire. « Cela leur permet de ré-oraliser plusieurs fois leur présentation, de réfléchir à des stratégies pour la rendre plus vivante, explique M. Minguet. De plus, j’organise en classe une séquence sur la création et l’utilisation d’un power-point ».

En P5, ils assistent au moins à une présentation d’un chef-d’œuvre par des élèves de P6. « Et, en tant que titulaire de P6, je fais régulièrement un point individuel avec mes élèves, explique Fabienne Miglionico. J’insiste sur l’importance de l’introduction, du plan, de la conclusion, du sourire, du regard vers le public, du débit, du volume, du détachement par rapport au support écrit ».

Une évaluation valorisante

Ce projet est né il y a vingt ans, à la suite d’une formation à l’Institut supérieur de pédagogie à Namur, sur la pédagogie constructiviste. Le CEB n’existait pas. M. Minguet : « Le chef-d’œuvre servait alors d’épreuve certificative en fin de 6e. Les élèves démontraient qu’ils savaient lire, compter, calculer, synthétiser, résumer, transformer, exposer, présenter, créer, imaginer, réaliser… Aujourd’hui, le jury donne une évaluation formative, tant à l’écrit qu’à l’oral et valorise l’élève ».

Le directeur ajoute que cette présentation lui donne une idée correcte de la maitrise du sujet par l’élève, alors qu’il n’a pas le temps de lire tous les textes. Par ailleurs, elle permet d’étayer les délibérations de son conseil de classe si l’élève n’a pas réussi son CEB.

Ce dispositif évolue. « Depuis deux ans, les élèves travaillent par binômes, précise Mme Miglionico. Nous gagnons un peu de temps ». Il s’adapte aux besoins spécifiques des élèves. « Cette année, nous réfléchissons à la présentation d’un élève qui bégaie », ajoute M. Minguet. Conscients de l’ampleur de la tâche, les enseignants et le directeur sont attentifs à rendre cette épreuve plus confortable pour les élèves. Par exemple, le public change, à l’exception du directeur et des titulaires : les élèves de P5 et P6 sont répartis entre les différentes présentations. « Une demi-heure d’attention pour les élèves, c’est assez ».

(1) Un ouvrage récent traite de la pédagogie du chef-d'oeuvre: GUILLAUME L., MAINIL J.-F. et PEPINSTER C., Du chef-d'oeuvre pédagogique à la pédagogie du Chef-d'Oeuvre, 2018, Lyon, Chronique sociale.